Les Etats-Unis ont appelé mardi leur allié Juan Guaido à renoncer, au moins temporairement, à la présidence du Venezuela en l’attente de nouvelles élections, dans un changement de tactique qui sonne comme un aveu d’échec de leur stratégie pour chasser Nicolas Maduro du pouvoir.
Depuis janvier 2019, Washington reconnaît l’opposant comme président par intérim du pays en crise et n’a cessé de renforcer ses sanctions pour obtenir le départ du dirigeant socialiste.
Mais malgré le soutien de plus de cinquante pays, c’est l’impasse.
La diplomatie américaine a donc proposé mardi un nouveau « cadre pour une transition démocratique ».
Selon ce schéma, Nicolas Maduro et Juan Guaido, qui se disputent la présidence, devraient « tous les deux » renoncer dans l’immédiat au pouvoir exécutif, confié pendant « une période de transition » à un « Conseil d’Etat » mis en place par « des élus de l’Assemblée nationale issus des deux camps », a déclaré le secrétaire d’Etat américain Mike Pompeo.
Ce Conseil d’Etat serait chargé d’organiser des élections présidentielle et législatives « libres et justes » dans un délai de six à douze mois.
L’administration de Donald Trump, qui a fait du « régime Maduro » sa principale bête noire en Amérique latine, a toutefois précisé que Juan Guaido resterait président de l’Assemblée nationale durant cette transition et serait ensuite autorisé à se présenter à la présidentielle.
« C’est l’homme politique le plus populaire au Venezuela, et s’il y avait une élection aujourd’hui, il aurait un résultat incroyablement bon », a même estimé Mike Pompeo lors d’une conférence de presse, ajoutant que Washington continuait à « le soutenir ».
Juan Guaido a réagi sur Twitter en appelant Nicolas Maduro à « accepter la proposition de la communauté internationale ». Il a également remercié le secrétaire d’Etat américain pour son « soutien » à la proposition du chef de l’opposition vénézuélienne, faite samedi, de former un « gouvernement d’urgence ».