Juan Guaido cité à comparaître. Le chef de l’opposition vénézuélienne est convoqué jeudi par le ministère public dans le cadre d’une enquête pour « tentative de coup d’État » et « tentative de magnicide » contre le président Nicolas Maduro, a annoncé, mardi 31 mars, le procureur général du Venezuela, Tarek William Saab.
« Dans le cadre de l’enquête lancée la semaine dernière pour tentative de coup d’État et de magnicide (…) après la découverte en Colombie d’un arsenal de guerre destiné au Venezuela, nous avons cité à comparaître le citoyen Juan Guaido jeudi prochain devant ce ministère public », a-t-il indiqué dans une déclaration retransmise par la chaîne d’État VTV.
Le 25 mars, le gouvernement vénézuélien avait dénoncé une tentative de coup d’État après la découverte d’un stock d’armes en Colombie. Parmi elles, 26 fusils d’assaut, des lunettes de vision nocturne et des silencieux, a précisé le ministre de la Communication, Jorge Rodriguez, citant des médias colombiens.
La Colombie et le Venezuela ont rompu leurs relations en février 2019 et Ivan Duque ne reconnaît pas ce qu’il appelle « la dictature » de Nicolas Maduro.
Le ministre vénézuélien avait également accusé le général vénézuélien à la retraite Cliver Alcala, réfugié en Colombie depuis deux ans, de participer à ce « complot » échafaudé dans le pays voisin avec le soutien des États-Unis, selon le pouvoir chaviste, qui accuse aussi l’opposant Juan Guaido d’y avoir pris part.
Washington a offert 15 millions de dollars, jeudi, pour toute information menant à l’arrestation du président vénézuélien et de 14 responsables ou ex-responsables vénézuéliens, inculpés de « narcoterrorisme » aux États-Unis, dont Cliver Alcala.
Ce dernier, ancien proche collaborateur de l’ex-président Hugo Chavez (1999-2013), s’est rendu le lendemain aux autorités américaines en Colombie, et a été emmené à New York dans la foulée.
Peu avant sa reddition, il avait affirmé sur les réseaux sociaux que les armes découvertes étaient siennes et qu’elles étaient destinées à une opération militaire pour « lancer la libération » du Venezuela. Il avait également impliqué Juan Guaido dans ce plan présumé.
Reconnu comme président par intérim par près de 60 pays, Juan Guaido tente sans succès d’évincer Nicolas Maduro, un « usurpateur », depuis un peu plus d’un an.
Mardi, face à l’échec de leur stratégie pour chasser Nicolas Maduro du pouvoir, les États-Unis ont appelé à la création d’un gouvernement de transition au Venezuela, demandant à leur allié Juan Guaido de faire un pas de côté dans l’attente d’élections « libres et justes ».
Selon ce schéma, Nicolas Maduro et Juan Guaido, qui se disputent la présidence, devraient « tous les deux » renoncer dans l’immédiat au pouvoir exécutif, confié pendant « une période de transition » à un « Conseil d’État » mis en place par « des élus de l’Assemblée nationale issus des deux camps », a déclaré le secrétaire d’État américain Mike Pompeo. Ce Conseil d’État serait chargé d’organiser des élections présidentielle et législatives « libres et justes » dans un délai de six à douze mois.
Juan Guaido a réagi sur Twitter en appelant Nicolas Maduro à « accepter la proposition de la communauté internationale ». Mais le gouvernement de Caracas l’a immédiatement rejetée.