Après le gouvernement français la semaine dernière, c’est au tour du Premier ministre australien, Scott Morrison, d’inciter ses concitoyens à aller travailler dans les fermes du pays.
« Les Australiens qui souhaiteraient travailler dans le secteur agricole, allez-y ! Allez dans les fermes et travaillez, vous y trouverez de nombreuses opportunités », a déclaré le Premier ministre australien lors d’une conférence de presse à Canberra vendredi.
La crise déclenchée par le coronavirus a provoqué la fermeture de tous les commerces non essentiels mais aussi poussé de nombreuses entreprises à la faillite.
580 000 Australiens pourraient se retrouver au chômage, d’après une estimation réalisée par Commonwealth Bank. La banque Westpac table elle sur une perte d’emploi pour 810 000 personnes.
Dans le même temps, les agriculteurs australiens s’inquiètent des conséquences que pourrait avoir la fermeture des frontières australiennes aux étrangers, une mesure qui doit durer six mois. Certaines étapes-clés de leurs activités, comme les semis ou les récoltes, dépendent en effet fortement de la main d’oeuvre étrangère, qui peut représenter, en particulier chez les producteurs de fruits et légumes, jusqu’à 50% de leur personnel.
En Australie, la principale association de producteurs et de distributeurs de produits frais (Australia Fresh Produce Alliance) et AusVeg, qui rassemble les producteurs de légumes, ont ainsi appelé dès le 18 mars le gouvernement à prolonger les visas des quelque 140.000 détenteurs de visa « vacances travail » et 8 000 travailleurs saisonniers actuellement sur le territoire. Une demande à laquelle le gouvernement australien a refusé d’accéder. Scott Morrison a précisé vendredi qu’avant de se rendre dans des fermes, ils devraient s’auto-isoler pendant 14 jours et se faire connaître des autorités « avant de se déplacer vers une zone rurale ».
Les agriculteurs eux, devront s’assurer que cette quarantaine aura bien été observée par leur personnel. Et ce dans le but de « préserver les zones rurales, plus vulnérables, de l’apparition du virus, dont elles ont jusqu’à présent été épargnées ».