Le premier ministre arménien Nikol Pashinyan s’est entretenu au telephone avec le president russe Vladimir Poutine, lundi, le 6 avril,
pour demander une baisse des tarifs pratiqués par la Russie pour le gaz naturel vendu à l’Arménie, où la crise sanitaire due à l’épidémie de coronavirus se double d’une crise économique qui fait redouter une recession, mettant l’Arménie dans l’incapacité de payer au prix fort le gaz russe essentiel au fonctionnement de son économie.
« Les parties ont discuté des questions relatives à la livraison de gaz naturel à l’Arménie », indique une declaration du gouvernement arménien, sans fournir plus de détails concernnat la discussion.
De son côté, le Kremlin, dans son communiqué relative à cet entretien téléphonique, n’a pas explicitement évoqué la question du gaz, en mettant plutôt l’accent sur les efforts déployés par les deux dirigeants pour endiguer l’épidémie de coronavirus et sur les remerciements exprimés par Nikol Pashinyan à V. Poutine pour « l’aide apportée par la partie russes ».
Selon le communiqué arménien, Nikol Pashinyan aurait salué la decision de Moscou de permettre la poursuite des transports de marchandises entre les deux pays malgré la fermeture par Moscou des frontières de la Russie en vue de se prémunir contre la propagation du coronavirus. Le PM arménien a parlé avec V.Poutine une semaine après que son gouvernrment a officiellement demandé au géant gazier russe Gazprom de baisse le prix du gaz importé par l’Arménie.
Dans une lettre addressee au dirigeant de Gazprom Alexei Miller, le vice-premier ministre arménien Mher Grigorian avait fait valoir que le cours du pétrole sur le marché international, sur lequel est en grande partie indexé le cours du gaz naturel, a baissé considérablement en mars. La direction de Gazprom et les représentants du gouvernement russe n’ont pourtant pas communiqué publiquement sur les demandes de nouvelles négociations tarifaires formulées par Erevan.
Le gouvernement arménien a bon espoir de pouvoir bénéficier de rabais qui éviterait une augmentation de la quittance de gaz aux entreprises et foyers arméniens, qui a été officiellement demandée par la filiale arménienne de Gazprom le 1er avril. Les prix du gaz au detail sont restés inchangés depuis que Gazprom a procédé à une hausse de ses tarifs pratiqués pour le gaz livré à l’Arménie, de 150 à 165 $ le millier de mètres cube de gaz depuis janvier 2019. Cette hausse, qui ne s’est pas répercutée sur les entreprises et les ménages arméniens, a valu de nouvelles pertes au reseau de distribution du gaze n Arménie géré par la filiale arménienne de Gazprom. Nikol Pashinyan a aussi discuté de cette question au téléphone le 31 mars avec le président biélorusse Aleksandre Loukachenko, dont le pays dépend aussi étroitement du gaz naturel russe.
Selon le service de presse d’A. Loukachenko, les deux dirigeants seraient arrivés à un accord pour dire que les tarifs actuels du gaz pratiqués pour leurs pays sont “excessifs” et “ne correspondent pas aux niveaux internationaux”, même si les deux pays, en raison de leurs liens privilégiés avec la Russie, bénéficient de tarifs préférentiels, qui étaient il y a encore quelques mois largement inférieurs à ceux pratiqués sur le marché international.
Dans une intervention télévisée le week-end dernier, A. Loukachenko avait affirmé qu’en raison de la chute des cours du pétrole, la Biélorussie paie désormais plus cher le gaz russe que les pays membres de l’Union européenne, gros consommateurs eux aussi de gaz russe.