Une quarantaine de cas suspectés de Covid-19 ont été détectés sur le porte-avions Charles de Gaulle, qui a reçu l’ordre de rentrer immédiatement à Toulon, deux semaines avant son retour initialement programmé le 23 avril.
« C’est une décision logique, de bon sens, et nous attendons désormais le résultat de l’enquête épidémiologique », indique-t-on au cabinet de la ministre des Armées, Florence Parly, qui a pris la décision avec le chef d’état-major des armées, le général François Lecointre.
Les contaminations restent inexpliquées
Le porte-avions dispose d’un petit hôpital de bord, avec une salle d’hospitalisation d’une douzaine de lits, quelques respirateurs et un scanner. Le Charles étant proche des côtes européennes, les hélicoptères du bord permettront si nécessaire d’évacuer des patients vers des hôpitaux à terre.
La marine ne s’explique pas, pour le moment, comment les marins ont été contaminés : « il n’y a pas eu d’entrée de personnes sur le navire depuis plus de trois semaines, il est resté au mouillage lorsqu’il est passé au Danemark et il n’y a pas eu de contact avec la terre », explique le porte-parole de la marine nationale, le capitaine de vaisseau Éric Lavault. La dernière escale a eu lieu à Brest du 13 au 15 mars, et les premiers cas suspects à bord ont été détectés lundi 6 avril.
« Le potentiel militaire n’est pas entamé »
Actuellement au large du golfe de Gascogne, le navire-amiral français « doit franchir le détroit de Gibraltar puis rejoindre son port d’attache en Méditerranée dans quelques jours », précise Éric Lavault. Il n’est « pas envisagé » de le faire accoster en urgence dans un port français de la façade atlantique.
« Après avoir participé à l’opération Chammal au Levant, le Charles de Gaulle a terminé son opération de réassurance auprès de l’Otan en Atlantique, sa mission est un succès », assure Éric Lavault. « Le potentiel militaire du porte-avions n’est pas entamé, et la décision de le faire rentrer relève du principe de précaution », ajoute-t-il. Aucun cas n’a été détecté sur les autres navires du groupe aéronaval, qui accompagnent le porte-avions, mais des tests seront peut-être pratiqués sur leurs équipages aussi.
Une fois les navires arrivés à Toulon, se posera la délicate question du débarquement des équipages, qui seront peut-être soumis à une quarantaine. La suite du programme est incertaine pour le Charles de Gaulle, qui devait accueillir début mai une session de qualification à l’appontage des futurs pilotes de l’aéronavale.