L’ex-chef de la diplomatie américaine Henry Kissinger prédit une longue crise et un bouleversement de l’ordre mondial après la fin de la pandémie. Il appelle à une collaboration mondiale.
L’ancien secrétaire d’État américain Henry Kissinger estime dans une tribune publiée dans le Wall Street Journal que le chaos politique et économique engendré par la pandémie du coronavirus va durer sur des générations.
L’ex-fonctionnaire de 96 ans souligne «l’atmosphère surréaliste de la pandémie de Covid-19» qui donne, selon lui, «un sentiment de danger imminent».
«Aujourd’hui, dans un pays divisé, un gouvernement efficace et clairvoyant est nécessaire pour surmonter les obstacles d’une ampleur et d’une portée mondiale sans précédent. Préserver la confiance du public est crucial pour le développement social», affirme le doyen de la diplomatie américaine.
Par ailleurs, il ajoute que l’urgence réside dans le lancement d’une transition vers un ordre mondial «post-coronavirus», car «le monde ne sera plus jamais le même après». «Lorsque la pandémie de Covid-19 sera terminée, les institutions de nombreux pays seront perçues comme ayant échoué», présage M.Kissinger.Aucun pays, d’après lui, ne peut vaincre le virus dans un effort purement national: «Une vision et un programme de collaboration mondiale» sont nécessaires.
«Le défi historique pour les dirigeants est de gérer la crise tout en construisant l’avenir. Un échec pourrait enflammer le monde», conclut Henry Kissinger.
Les États-Unis ont enregistré le 8 avril pour la deuxième journée consécutive près de 2.000 morts, selon le comptage mercredi à 20h30 de l’Université Johns Hopkins. Il s’agit une fois de plus du pire bilan quotidien dans le monde depuis le début de la pandémie, note l’AFP. Les autorités ont prévenu la semaine passée qu’entre 100.000 et 240.000 personnes pourraient mourir du Covid-19 dans le pays. Le nombre de morts enregistrés a déjà dépassé les 14.000.La pandémie a contaminé plus de 1,49 million de personnes à travers le monde et fait au moins 88.630 morts dans 192 pays depuis son apparition en décembre en Chine, rapporte l’Université Johns Hopkins.