La pandémie de coronavirus contre laquelle l’Afrique n’est pas immunisée fait peser sur le continent la menace d’un affaiblissement des PIB, d’une vingtaine de millions de pertes d’emplois et de potentiels troubles sociaux, selon un rapport publié lundi 6 avril par l’Union africaine.
Le rapport intitulé «L’impact du coronavirus (Covid-19) sur l’économie africaine» publié par l’Union africaine (UA) lundi décrit de sombres perspectives pour le continent.
«Les économies africaines restent informelles, très extraverties et vulnérables aux chocs extérieurs», a indiqué le rapport.
Ses auteurs envisagent deux scénarios pour 2020. D’après le «scénario réaliste», l’Union africaine connaîtra une contraction moyenne des PIB de 0,8%. Alors que selon le «scénario pessimiste», le continent enregistrera une contraction de 1,1%.
Cela alors que la prévision de la Banque africaine de développement établie avant le début de l’épidémie en Chine avait estimé la croissance moyenne des PIB africains à 3,4%.
Les importations de biens de consommation de base en provenance de Chine ont diminué depuis le début de la pandémie et l’inflation a déjà augmenté en Afrique du Sud et au Ghana, selon le rapport. Les petits importateurs et commerçants au Nigeria, en Ouganda, au Mozambique et au Niger sont déjà «sérieusement» touchés.La chute des prix du pétrole perturbera les économies des grands pays producteurs de pétrole, notamment l’Algérie, l’Angola, le Cameroun, le Tchad, la Guinée équatoriale, le Gabon, le Ghana, le Nigeria et le Congo Brazzaville.
L’autre secteur sous pression est le tourisme, qui fournit plus d’un million d’emplois en Éthiopie, au Kenya, au Nigeria, en Afrique du Sud et en Tanzanie. Le rapport indique que le tourisme «sera fortement touché par le Covid-19 avec la généralisation des restrictions de voyage, la fermeture des frontières et les distanciations sociales».
La fiscalité sera également impactée par le Covid-19 avec d’autres conséquences sur les économies africaines.
«Globalement, l’Afrique pourrait perdre jusqu’à 20 à 30% de ses recettes fiscales», prédit le rapport.
Un autre fléau annoncé dans le rapport réside dans le fait que «près de 20 millions d’emplois, dans les secteurs formel et informel, sont menacés de destruction sur le continent si la situation perdure».
Selon l’analyse de l’UA, les problèmes économiques provoqués par le coronavirus pourraient conduire à «d’éventuels troubles sociaux», en particulier dans les pays ayant des antécédents de violence sectaire.