Le coronavirus a été détecté dans un corps cinq jours après le décès, indique Le Parisien citant l’Institut médico-légal de Garches, même si l’ARN émis par le virus est assez fragile post mortem. Bien que le risque de contamination ne soit pas encore défini, le personnel de l’institution se protège pendant la réalisation des autopsies.
Des prélèvements réalisés lors de l’autopsie d’un défunt mort à domicile ont démontré la présence du coronavirus dans son corps cinq jours après le décès, relate Le Parisien.
Cette opération a été effectuée à l’Institut médico-légal (IML) de Garches mi-mars. Il s’agissait d’un sexagénaire n’ayant pas survécu malgré l’intervention du Smur. C’est pourquoi, «le parquet a ordonné une autopsie», a affirmé le professeur Geoffroy Lorin de la Grandmaison, chef du service de médecine légale à l’hôpital Raymond-Poincaré de Garches.Selon lui, la personne décédée avait des symptômes cliniques ressemblant à ceux du Covid-19. Des prélèvements pulmonaires par l’Institut Pasteur ont permis de révéler la présence de son ARN, l’acide libéré par le virus:
«Même après un délai de cinq jours entre le décès et l’autopsie, il était encore détectable, alors que l’ARN est une molécule habituellement relativement fragile en post mortem. S’il avait été dégradé, il n’aurait pas pu être bien détecté», a précisé le professeur.
Pour l’instant, le niveau de risque auquel les effectifs travaillant avec les personnes décédées contaminées par le Covid-19 peuvent être exposés, n’est pas établi. Cependant, «l’éventualité demeure, y compris pour ceux qui procéderaient à une toilette mortuaire». Afin de le savoir, il faut effectuer des analyses virologiques pour définir le type de culture sur des prélèvements d’autopsie, a souligné M.Lorin de la Grandmaison.
Malgré l’incertitude des données, le personnel de l’IML de Garches prend des mesures de précaution et porte la tenue complète avec un masque FFP2 dans la salle d’autopsie pour tous les types de décès, a-t-il ajouté.