Dans des documents confidentiels des services de renseignement que Le Parisien a pu consulter, les agents redoutent un mouvement social d’ampleur dès la sortie du confinement. «Gilets jaunes et blouses blanches», soit le personnel soignant, pourraient ainsi se rallier.
Le service central du renseignement territorial craint une radicalisation de la contestation sociale dès la sortie du confinement, relate Le Parisien en se référant à des notes confidentielles.
«Notre colère ne sera pas confinée. Retrouvons-nous dans la rue dès la fin du confinement. Mettons le pouvoir en quarantaine!», indiquent-ils dans des messages publiés sur les réseaux sociaux et repérés par Le Parisien.
Selon le média, les forces de l’ordre analysent de tels propos quotidiennement.
«Le jour d’après est un thème fortement mobilisateur des mouvances contestataires, écrit Le Parisien en citant des analyses du service central du renseignement territorial (SCRT) datées du 7, 8 et 9 avril.
«Le confinement ne permet plus à la gronde populaire de s’exprimer, mais la colère ne faiblit pas et la gestion de crise, très critiquée, nourrit la contestation».
D’après le quotidien, ces mouvements de contestation comptent rallier le personnel soignant, qui lutte en première ligne contre le coronavirus. Des groupes nommés «Nantes révoltée» ou «Rouen dans la rue» envisagent d’utiliser la pénurie de matériel de protection pour créer une «transversalité des luttes». Ils souhaitent de la sorte associer «Gilets jaunes et blouses blanches».
En outre, les agents du SCRT constatent dans leurs notes la diffusion d’«une attestation de déplacement révolutionnaire» faite par un média alternatif bordelais se revendiquant des Gilets jaunes. Sur ce document, les cases à cocher sont: «déplacements entre le domicile et le pouvoir indispensable à l’exercice d’émeutes» ou encore «participation à des commandos sur demande des assemblées populaires».
Les agents, cités par le quotidien, évaluent la situation:
«D’un côté, l’ultra-gauche interprète le confinement comme la mainmise de l’État et un supposé totalitarisme. De l’autre, l’ultra-droite nourrit fantasmes et théories du complot sur l’origine de la crise».