Une récession historique menace le Royaume-Uni en raison de la pandémie de nouveau coronavirus, a averti mardi un institut public au moment où le gouvernement s’apprête à prolonger le confinement, sans stratégie de sortie pour l’instant.
Avec encore 778 décès supplémentaires annoncés mardi et plus de 12 000 au total dans les hôpitaux, le Royaume-Uni est l’un des pays les plus touchés en Europe. Il n’observe toujours pas de décrue permettant d’envisager rapidement un assouplissement des mesures sans précédent prises pour freiner la progression du Covid-19, qui sont très douloureuses pour l’économie.
Donnant une idée du choc attendu, un organisme public a averti d’une possible chute de 13% du produit intérieur brut (PIB) en 2020 en cas de confinement de trois mois suivi de trois mois d’assouplissement progressif.
Cet effondrement de l’activité « serait bien plus élevé que les baisses annuelles observées à la fin de chaque guerre mondiale ou pendant la crise financière » de 2008, prévient l’Office for Budget Responsibility (OBR).
Dans ce scénario, le PIB chuterait de 35 % au deuxième trimestre par rapport au premier, avant un rebond de 25 % au troisième puis de 20 % au quatrième.
Le taux de chômage est quant à lui susceptible de s’envoler jusqu’à 10%, soit deux millions de chômeurs en plus, avant de retomber à 7,3 % fin 2020.
Conséquence de l’arrêt de l’activité et des mesures de soutien massives adoptées pour limiter la casse, le déficit public s’envolerait à 13,9 % du PIB pour l’année budgétaire 2020 – 2021 (qui s’achèvera en mars 2021), un record depuis la Seconde guerre mondiale, selon l’OBR.
De son côté, le Fonds monétaire international (FMI) prévoit une baisse moins sévère, mais sans précédent depuis un siècle, de 6,5 % du PIB en 2020, avant un rebond de 4% en 2021, selon des estimations publiées mardi.