Sans la participation de Vladimir Poutine, l’accord sur une baisse mondiale de la production de pétrole, décrit comme «historique» par Donald Trump, aurait pu échouer, selon le ministre russe de l’Énergie.
Vladimir Poutine a joué un rôle crucial dans la conclusion de l‘accord «historique» sur la baisse mondiale de la production de pétrole, a déclaré le 13 avril le ministre russe de l’Énergie, Alexandre Novak, dans une interview accordée à la chaîne de télévision Rossiya 1.
Le chef de l’État russe a téléphoné plusieurs fois à son homologue américain et au roi d’Arabie saoudite Salmane ben Abdelaziz Al Saoud. «Sans la participation du Président, l’accord aurait pu échouer», a souligné le ministre.Donald Trump a pour sa part remercié Vladimir Poutine, le roi et le prince héritier d’Arabie saoudite ainsi que le Président du Mexique pour les négociations du 12 avril. «Cette action historique va aider près de 11 millions d’employés américains de l’industrie pétrolière et gazière», a-t-il déclaré lors de son point de presse quotidien du 13 avril.
L’agence Bloomberg estime néanmoins que face à la pandémie de coronavirus, Moscou a dû faire «des concessions». La Russie n’avait pas anticipé l’impact dévastateur du Covid-19 sur l’économie mondiale lorsqu’elle s’est retirée de l’accord avec l’Organisation des pays exportateurs de pétrole et avec d’autres grands producteurs, l’Opep+, a déclaré à l’agence un haut responsable russe. Dans le contexte actuel, le Kremlin a dû négocier un nouvel arrangement dans des conditions très défavorables, selon la source.Cependant, ce compromis est essentiel pour surmonter la crise, a déclaré un autre responsable proche du Kremlin. L’accord final a été appuyé par toutes les grandes compagnies pétrolières russes et a reçu l’approbation personnelle de Poutine.
Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a défendu ce nouvel accord le 10 avril. «Il n’y a pas de perdants, il n’y a que des gagnants», a-t-il déclaré aux journalistes lors d’une conférence téléphonique.
L’accord en question, conclu le 12 avril, prévoit une baisse de la production d’une ampleur historique, destinée à faire repartir à la hausse les cours du pétrole.L’Opep a annoncé une réduction de l’offre de 9,7 millions de barils par jours (mbj) en mai et en juin, à l’issue de plusieurs jours de pourparlers. Ces quotas doivent se prolonger, de façon réduite, jusqu’en mai 2022, passant à 7,7 millions mbj au second semestre 2020, puis à 5,8 millions mbj. La Russie baissera son volume d’extraction de pétrole en mai et en juin de 2,5 millions de barils par jour, sur les 9,7 mentionnés. Le Mexique, qui avait auparavant empêché l’Opep+ de conclure un accord, a confirmé sa participation. Ce pays réduirait sa production de 100.000 barils et les États-Unis prendraient une partie des engagements mexicains en réduisant leur production de 300.000 barils.