La décision du gouvernement de rouvrir les écoles à partir du 11 mai est une mesure trop risquée, selon l’Ordre des médecins. Le président du Conseil national a expliqué au Figaro en quoi cette idée est mauvaise.
Lundi 13 avril, Emmanuel Macron a annoncé la réouverture progressive des écoles à partir du 11 mai. «Ce choix révèle un manque absolu de logique. Nous ne comprenons pas cette annonce», s’est indigné auprès du Figaro le docteur Patrick Bouet, président du conseil national de l’Ordre des médecins. Selon lui, cette décision comporte de nombreux risques, sans pour autant régler le problème de la situation économique à l’arrêt.
«Déconfiner le milieu scolaire reviendrait à remettre le virus en circulation», a-t-il indiqué, d’autant qu’il est difficile de faire respecter les gestes barrières à l’école et que les enfants sont plus à même de propager l’infection sans présenter de symptômes.
Ils pourraient ainsi réintroduire le virus dans le cocon familial, mettant en danger les plus âgés.
Le danger d’un «rebond du virus» est bien réel, et le personnel médical est toujours en manque de matériel de protection. Emmanuel Macron a bel et bien promis des masques pour les Français, mais rien n’indique que la situation sera réglée d’ici le 11 mai. Or, avec le dépistage massif, le port du masque pour tous devrait être effectif avant même d’envisager le déconfinement.
«Il n’y a pas d’explication médicale, infectieuse ou épidémiologique à déconfiner dans le milieu scolaire en premier», a ensuite résumé le Dr Bouet. Selon lui, la solution serait de préparer la rentrée en septembre plutôt que de chercher à rattraper le retard des élèves pendant le confinement, sachant qu’il ne reste que peu de temps avant la fin de l’année scolaire. L’expert admet comprendre l’urgence de la reprise, mais déplore une priorisation de l’aspect économique sur l’aspect sanitaire.