Des Français mettent leurs infirmières à la porte par « sécurité »

Les propriétaires ayant délogé une infirmière par crainte d’une infection par le Covid-19 seront jugés en correctionnelle en juin pour «emploi de voies de fait ou contrainte pour forcer des personnes à quitter leur lieu d’habitation» et «harcèlement moral».

Un couple de propriétaires qui craignaient d’être contaminés par le coronavirus et avaient contraint une infirmière anesthésiste de Montpellier à quitter son domicile, sont convoqués pour être jugés le 29 juin devant le tribunal correctionnel, fait savoir l’AFP en se référant au parquet.

Les propriétaires du logement situé à Montarnaud, à 20 km au nord-ouest de Montpellier, ont été présentés au parquet mercredi 15 avril au terme de leur garde à vue et se sont vus notifier une convocation par procès-verbal à l’audience du tribunal correctionnel de Montpellier du 29 juin, précise le procureur de la République Fabrice Belargent dans un communiqué.Ils seront poursuivis pour «emploi de voies de fait ou contrainte pour forcer des personnes à quitter leur lieu d’habitation», «harcèlement moral», «atteintes à l’intimité de la vie privée», «dégradations volontaires légères».

Le 31 mars, les gendarmes de la compagnie de Castelnau-le-Lez (Hérault) étaient intervenus pour assister cette infirmière du CHU de Montpellier qui assurait avoir été contrainte de quitter l’habitation qu’elle occupait avec sa famille. Une enquête préliminaire avait été ouverte le 2 avril.

La soignante, âgée de 37 ans, occupait avec son compagnon, sa mère et ses deux enfants, le rez-de-chaussée d’une maison dans le village de Montarnaud.

Elle avait expliqué à la presse que ses propriétaires qui logeaient à l’étage, craignaient d’être contaminés par le Covid-19 et avaient notamment coupé l’eau chaude, l’électricité et l’antenne de télé et faisaient beaucoup de bruit tôt le matin, pour la forcer à partir.

La mère de famille a, depuis, été relogée à Montpellier le temps du confinement.

Son compagnon a trouvé refuge dans la maison de ses parents. Sa mère, elle, a du regagner la maison de retraite dans laquelle elle logeait avant le confinement.

Source