Le Fonds monétaire international va travailler 24 heures sur 24 pour fournir des conseils, de l’assistance technique et des ressources financières à ses pays membres.
Cette déclaration a été faite par Kristalina Georgieva, Directrice générale du FMI.
« Nous sommes aujourd’hui confrontés à une crise sans pareil. La COVID–19 a chamboulé notre ordre social et économique à une vitesse éclair et dans des proportions jamais vues de mémoire d’homme. Le coronavirus cause des pertes tragiques en vies humaines et les mesures de confinement prises pour le combattre touchent des milliards de personnes. Des choses qui étaient normales il y a à peine quelques semaines (aller à l’école, aller au travail, passer du temps en famille avec des amis) sont maintenant extrêmement risquées. Je n’ai pas de doute que nous surmonterons cette épreuve. Nos médecins et les infirmières s’y attellent jour et nuit, risquant souvent leur vie pour sauver celle des autres. Nos scientifiques trouveront des solutions pour briser le joug de la COVID-19. Entre-temps, nous en appelons à la détermination de tous : particuliers, pouvoirs publics, entreprises, chefs communautaires et organisations internationales. Agissons de manière décisive et collégiale afin de protéger des vies et les moyens de subsistance. C’est pour des moments comme celui-ci que le FMI a été créé. Notre mission est de déployer la force de la communauté mondiale afin de protéger les populations les plus vulnérables et de redynamiser l’économie. Les mesures que nous prenons maintenant détermineront la vitesse et la vigueur de la reprise. C’est sur cela que plancheront les 189 pays membres du FMI avec qui nous nous réunirons virtuellement la semaine prochaine à l’occasion de nos réunions de printemps », a-t-elle déclaré.
Kristalina Georgieva a présenté le plan de sortie de crise économique élaboré par des experts du FMI. Ce plan comprend 4 paragraphes essentiels.
« Premièrement, maintenir les mesures essentielles de confinement et de soutien aux systèmes de santé. D’aucuns estiment qu’il faut faire des arbitrages entre sauver des vies et sauver les moyens de subsistance. C’est un faux dilemme selon moi. Étant donné que la crise découle d’une pandémie, vaincre le virus et protéger la santé des personnes constituent un impératif pour la reprise économique. Le message est donc clair : accorder la priorité aux dépenses de santé permettant de réaliser des tests et d’acquérir des équipements médicaux ; rémunérer les médecins et les infirmières ; assurer le fonctionnement des hôpitaux et des centres de soins de campagne. Pour beaucoup de pays, en particulier les pays émergents ou en développement, cela revient à réaffecter minutieusement des ressources publiques restreintes. Cela signifie également qu’il faut apporter plus de ressources à ces pays. Je pense notamment à des marchandises vitales : nous devons limiter la perturbation des chaînes d’approvisionnement et immédiatement nous abstenir de contrôles à l’exportation d’équipements médicaux et de produits alimentaires.
Deuxièmement, protéger les personnes et les entreprises touchées grâce à des mesures budgétaires et financières de grande envergure, ponctuelles et ciblées. Cela varie en fonction des circonstances nationales, mais il peut s’agir de reports d’impôts, de subventions salariales et de transferts monétaires aux plus vulnérables ; d’une expansion de l’assurance–chômage et de l’assistance sociale ; ou d’un ajustement provisoire des garanties de crédit et des modalités des prêts. Certaines de ces mesures ont été prises dans la première phase de la riposte. Beaucoup de pays préparent déjà la deuxième phase. Les ménages et les entreprises ont impérativement besoin de bouées de sauvetage. Nous devons empêcher que les tensions sur la liquidité ne se transforment en problèmes de solvabilité et nous devons éviter l’apparition de séquelles qui rendront la reprise économique beaucoup plus difficile.
Troisièmement, réduire les tensions sur le système financier et éviter un effet de contagion. Dans sa prochaine édition, notre Rapport sur la stabilité financière dans le monde analysera l’ensemble des facteurs de vulnérabilité du secteur financier. Les banques ont accru leurs fonds propres et leurs liquidités au cours des dix dernières années. Leur résilience sera mise à l’épreuve dans ce contexte en mutation rapide. Le système financier subit d’intenses pressions. Par conséquent, des mesures de relance monétaire et des mécanismes de liquidité sont indispensables. Bon nombre de pays ont abaissé leurs taux d’intérêt. Les grandes banques centrales ont activé les lignes de crédit réciproques et en ont créé de nouvelles pour réduire les tensions sur les marchés financiers. Accroître la liquidité d’un plus large éventail de pays émergents apporterait un soulagement supplémentaire. De surcroît, cela rehausserait la confiance.
Quatrièmement, même si nous essayons encore d’endiguer la crise, nous devons planifier la relance. Une fois encore, nous devrons agir maintenant afin de limiter au minimum les éventuelles séquelles de la crise. À cet effet, il faudrait réfléchir minutieusement au moment approprié pour assouplir progressivement les restrictions, sur la base de données prouvant que l’épidémie recule. Tandis que les mesures visant à stabiliser l’économie produiront leurs effets et que l’activité commence à se normaliser, nous devrons agir rapidement afin de stimuler la demande. Une relance budgétaire coordonnée s’imposera. Là où l’inflation demeure faible et bien ancrée, la politique monétaire doit rester accommodante. Les pays qui disposent de plus de ressources et d’une marge de manœuvre devront faire plus, tandis que les autres, dont les ressources sont limitées, auront besoin de plus d’aide.»
« Les mesures que nous prenons maintenant détermineront la vitesse et la vigueur de la reprise. C’est sur cela que plancheront les 189 pays membres du FMI avec qui nous nous réunirons virtuellement la semaine prochaine à l’occasion de nos réunions de printemps », a souligné la directrice Mme Kristalina Georgieva.