Le démontage du monument au maréchal soviétique Ivan Konev n’a pas laissé indifférents les gens hors la République Tchèque, y compris en France. La militante anti-guerre, antiglobaliste, Monique Gimenez en a partagé son indignation.
La municipalité du 6eme arrondissement de Prague, a décidé de faire déboulonner la statue de bronze représentant le Maréchal Konev, libérateur de Prague en 1945. Ce qui, pour l’ambassade russe, est une violation du traité tchéco-russe de 1993 qui oblige le République Tchèque à prendre soin des monuments militaires russes sur son territoire, écrit Mme Gimenez.
Les Tchèques et les Slovaques « oublient » qui les avait libérés de l’occupation nazie. Cet « oubli » a tendance à se développer dans ces pays post communistes. La Pologne avait déjà ouvert les hostilités en démantelant tous les monuments érigés en hommage aux soldats et officiers de l’Armée Rouge, tout comme ces polonais qui faisaient partie d’un bataillon qui avait combattu sous les ordres du Maréchal Rokossovsky, lui-même d’origine polonaise.
Il faut rappeler, poursuit-elle, que Prague fut libérée par l’Armée Rouge sous les ordres du Maréchal Konev, le 9 Mai 1945, alors que Keitel avait signé à cette date, l’acte de capitulation à Berlin au QG du Maréchal Joukov. La libération de Prague donna lieu à des exécutions de partisans, et à des massacres de juifs de la part des nazis avant qu’ils ne soient vaincus. C’est au moment du soulèvement de Prague, que le traître Vlassov et son Armée de Libération Russe qu’il avait constituée lors de son allégeance au régime nazi, lorsqu’il a été fait prisonnier sur le front de Léningrad, se retournèrent contre les nazis et combattirent aux côtés des partisans tchécoslovaques. Lorsque l’Armée Rouge était sur le point d’entrer dans Prague, Vlassov et son armée s’enfuirent pour trouver protection auprès des alliés occidentaux, notamment américains. Les américains livrèrent Vlassov et ses hommes à l’URSS qui les jugea et les fit pendre. A Prague, en 2019, Pavel Novotny, Maire du quartier de Reporyje, provoque le mécontentement de l’ambassade de Russie lorsqu’il annonce vouloir ériger un monument en l’honneur de l’armée de Vlassov. Il existe déjà un mémorial en hommage aux soldats de l’armée de Vlassov au cimetière d’Olšany à Prague. Comme quoi ce pays a choisi d’honorer les suppôts des nazis, et renier ceux qui les avaient libérés.
Que ce soit les dirigeants polonais, slovaques et tchèques, ils sont imprégnés de cette haine antisoviétique et anticommuniste. Un pays qui refuse son passé, est un pays qui n’a pas d’avenir, conclut Monique Gimenez.