Le porte-avions Français se fait attaquer par une femme de marin mécontente

«S’ils avaient vraiment voulu les protéger, ils auraient pris au sérieux les premiers cas». Dans une interview accordée à LCI, la femme d’un des marins atteints par le Covid-19 à bord du porte-avions français a dénoncé le manque de transparence et d’information à bord, ainsi que le non-respect des mesures de confinement strict à Toulon.

Près des deux-tiers de l’équipage du porte-avions, soit 1.046 marins sur 1.760, ont été testés positifs au coronavirus. Dans un entretien avec la chaîne d’information LCI, la femme d’un de ces marins a dénoncé un manque de transparence à bord, tout en estimant que l’armée n’avait pas fait assez pour les protéger.

«S’ils avaient vraiment voulu les protéger, ils auraient pris au sérieux les premiers cas et arrêté la mission», a-t-elle déclaré à LCI.

En outre, selon elle, les marins coupés du monde «n’étaient pas forcément bien informés» des détails de la maladie.

«Mon mari avait un ami qui avait perdu le goût et l’odorat, personne ne leur a dit que c’était des symptômes potentiels», regrette son épouse.

Auditionnée le 17 avril devant l’Assemblée nationale pour rendre compte de la situation de la pandémie au sein des troupes françaises, Florence Parly a annoncé que l’armée s’appliquait à «isoler dans une chambre seule chaque marin négatif, et loger par deux les marins positifs, dont les symptômes n’appellent pas d’hospitalisation».Néanmoins, comme l’épouse de militaire l’a révélé à LCI, la prise en charge des marins dans les différentes bases militaires toulonnaises n’aurait pas permis de respecter les mesures de confinement strict.

«Quand ils ont été redispatchés dans les centres, ils n’avaient pas encore les résultats des tests et ont tous été mélangés, à quatre dans les chambres», affirme la jeune femme.

L’équipage du porte-avions Charles-de-Gaulle était en mission depuis fin janvier. Les premiers cas de maladie Covid-19 n’ont été identifiés qu’au cours de la première semaine d’avril, soit au-delà de la durée d’incubation (quatorzaine) habituellement admise pour le virus.

Selon le chef d’état-major des armées François Lecointre, l’équipage du porte-avions a probablement été contaminé par le nouveau coronavirus lors de l’escale du bâtiment à Brest.«On considère, on pense […] que cette contamination s’est produite à l’escale qui a eu lieu à Brest au mois de mars [du 13 au 16, ndlr]», a déclaré le général sur France Inter.

La ministre des Armées Florence Parly avait relevé vendredi 17 avril que «plusieurs hypothèses» étaient «à l’étude», y compris que le virus ait pu être déjà présent à bord avant l’escale.

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