A Varsovie, comme chaque année, les sirènes ont retenti, en hommage aux insurgés

Une multitude d’hommages intimes, sur place ou depuis les lieux de confinement, ainsi que des initiatives en ligne ont remplacé cette année les cérémonies anniversaires habituelles aux héros du soulèvement du ghetto de Varsovie de 1943, remodelées à cause de la pandémie.

Le 19 avril 1943, quelques centaines de combattants juifs attaquèrent les nazis dans la capitale polonaise, préférant mourir l’arme à la main plutôt que prendre le chemin des chambres à gaz du camp d’extermination de Treblinka (Est de la Pologne), où l’occupant allemand avait envoyé plus de 300 000 Juifs de Varsovie enfermés dans le ghetto dans des conditions inhumaines.

A Varsovie, comme chaque année, les sirènes ont retenti à dimanche midi, en hommage aux insurgés.

Le grand rabbin de Pologne, Michael Schudrich, masque de protection sur le visage, a récité une prière au pied du monument aux héros du ghetto, devant quelque dizaines de personnes rassemblées sur l’esplanade, qui ont observé les distances recommandées avant d’aller une à une déposer une gerbe.

Signe des temps d’épidémie, cette année dans les rues, pas de distribution traditionnelle de jonquilles, que les Varsoviens épinglent massivement à leurs vêtements, une tradition héritée du dernier commandant de l’insurrection, Marek Edelman, décédé en 2009, qui allait chaque année déposer un bouquet de jonquilles au monument aux Héros du ghetto.

Par la couleur et la forme, les jonquilles rappellent l’étoile jaune dont le port était imposée aux Juifs par les Nazis.

Faute de distribution de jonquilles, le musée Polin de l’Histoire des juifs de Pologne a publié en ligne un patron permettant de fabriquer la fleur jaune dans du carton et demandé à chacun de publier sur les réseaux sociaux son portrait à la jonquille, un appel largement suivi.