Après que le cours du baril de WTI a chuté le 20 avril pour la première fois en dessous de zéro en raison de la saturation des stocks et de la crise du Covid-19, un analyste de l’entreprise Rystad Energy a trouvé peu probable la répétition de ce scénario durant les prochains mois, notamment en raison de l’entrée en vigueur de l’accord de l’OPEP+.
L’accord de réduction de la production de pétrole de l’OPEP+, qui entrera en vigueur à partir du 1er mai, aidera à stabiliser légèrement les prix du pétrole. Cela rendra peu probable la répétition du scénario d’un prix négatif pour le WTI, a déclaré Christopher Page, analyste principal de l’entreprise Rystad Energy.
«Ce que nous avons vu aujourd’hui [lundi 20 avril, ndlr] était dicté par la crainte que les stocks soient presque saturés et que la demande diminue en raison du coronavirus. Les vendeurs étaient sous pression en raison de la livraison physique de pétrole dans le cadre de ce contrat [contrat à terme pour mai du pétrole WTI, ndlr], ils en ont donc vendu même à des prix négatifs», a déclaré M. Page.
Selon Rystad Energy, la demande va progressivement remonter au cours des deux prochains mois et l’accord de réduction de la production pétrolière de l’OPEP+, conclu en avril, y contribuera également.
«Nous estimons que la demande va se redresser, cela influencera le prix des contrats à terme pour juin et juillet du pétrole WTI. L’accord de l’OPEP+, qui entrera en vigueur le 1er mai, aidera également le marché à se stabiliser un peu», a ajouté l’analyste.
Le prix des contrats à terme pour mai du pétrole WTI est passé pour la première fois de l’Histoire en dessous de zéro lundi 20 avril et a plongé jusqu’à -37,63 dollars le baril au moment de la clôture de la bourse new-yorkaise NYMEX.Cette chute vertigineuse s’explique par le fait que le contrat sur le baril de WTI pour livraison en mai expirait le lundi 20 avril au soir et que ceux qui en détenaient devaient trouver des acheteurs physiques au plus vite. Ceci dans une situation où les stocks augmentaient en raison d’une demande minée par la pandémie de Covid-19.
Les pays de l’OPEP+ ont conclu un accord le 12 avril portant sur une réduction de la production pétrolière à l’échelle mondiale de près de 13%, soit de 9,7 millions de barils par jour en mai et juin, de 7,7 millions au second semestre 2020 et de 5,8 millions jusqu’à la fin avril 2022.
Pour rappel, les cours de l’or noir ont flanché, descendant à leur plus bas niveau de ces 17-18 dernières années durant le mois de mars. La chute a été partiellement provoquée par le Covid-19 qui a affecté la demande sur les hydrocarbures.
En outre, l’augmentation de l’extraction par l’Arabie saoudite, découlant de l’absence à l’époque d’un accord au sein de l’OPEP+, a également impacté ces fluctuations.