Les avocats toulousain se mobilisent face au danger de mort en Syrie pour le retour d’une fillette

La petite Taymia, une Toulousaine de sept ans, souffre d’une double malformation cardiaque congénitale et se trouve dans un camp au nord de la Syrie.

« Elle risque de faire un arrêt cardiaque à tout moment, il faut la rapatrier d’urgence sinon elle risque de mourir ». Ludovic Rivière, avocat au barreau de Toulouse, se démène depuis plus d’un an pour alerter les autorités sur la santé de Taymia, sept ans, une petite Toulousaine aujourd’hui retenue dans le camps d’Al-Hol, au nord de la Syrie​, avec d’autres familles parties suivre il y a quelques années leur rêve de califat.

La fillette s’y trouve avec sa sœur jumelle, ses deux petits frères et sa mère, partie en 2014. Cette dernière a quitté la Ville rose en 2014 alors que Taymia était âgée d’à peine un an et demi. Cinq ans plus tard, la situation sanitaire de la petite fille atteinte d’une double malformation cardiaque congénitale ne s’est pas améliorée, ni ses conditions de prise en charge, dans un camp où des ONG comme Médecins sans frontière, ont pris la décision d’évacuer leur personnel à la suite de l’intervention turque à l’automne dernier.

« Elle a besoin de soins spécialisés et quand on connaît les conditions de vie de ces camps, il ne peut y avoir que des problèmes sanitaires. Cette enfant est en Syrie et n’est pas responsable des choix de sa mère. Elle doit être prise en charge ici où elle a de la famille, notamment sa grand-mère », plaide l’avocat de sa famille.

Après avoir sollicité le Quai d’Orsay et l’Elysée, sans retour, Ludovic Rivière vient de recevoir l’appui du barreau de Toulouse qui a voté dimanche une motion de soutien.

Si le conseil de l’Ordre rappelle son attachement aux Droits de l’enfant et demande son rapatriement. Il « rappelle que tous ressortissants français et a fortiori les enfants, où qu’ils se trouvent, doivent être protégés par notre République » et dénonce « le silence et l’inaction des autorités françaises, maintes fois interpellées pour procéder au rapatriement sanitaire de cette enfant ».

Depuis plus d’un an, la question du rapatriement des enfants est régulièrement soulevée. Alors que les autorités françaises ont toujours indiqué qu’elles étaient attachées à ce que les ressortissants français soient jugés sur place par les autorités, en début d’année, la Garde des Sceaux a infléchi sa position.

Elle a indiqué l’hypothèse d’un rapatriement des parents, et de fait des enfants, qui seraient jugés sur le territoire national. « Nous attendions depuis plus de deux années que ce gouvernement revienne enfin à la raison. Qu’il entende l’urgence humanitaire et sécuritaire à rapatrier ces enfants et à judiciariser leurs parents en France », avait alors réagi Marie Dosé, avocate de familles d’enfants et de mères détenus dans les camps.

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