Bruno Retailleau, président des Républicains au Sénat, estime que les Français devront «aller chercher la croissance» une fois que les entreprises reprendront leur activité. Et cela devra passer par de nombreuses heures supplémentaires, soit travailler 37 heures par semaine pendant un an.
Mercredi 22 avril, le chef de file des sénateurs Les Républicains (LR) s’est exprimé sur France Inter à propos de la stratégie de dé-confinement du gouvernement et de la reprise économique. Il a évalué une perte de deux milliards d’euros par jour, une croissance de -10% d’ici la fin de l’année et prévient que «la croissance, il va falloir aller la chercher».
«Je pense que la durée hebdomadaire n’est plus le bon pas de temps pour le temps de travail, et que pendant une année il faudra accepter de travailler jusqu’à 37 heures par semaine», a-t-il affirmé à la radio.
Cela représente 1.700 heures par an, parmi lesquelles 300 heures supplémentaires.
Pour lui, cet effort se justifie par la mauvaise gestion de la crise sanitaire et un dé-confinement très tardif. «D’autres pays européens auront pris des marchés parce que nos entreprises ne seront pas relancées. Il faudra donc produire un effort conséquent pour que les dettes d’aujourd’hui ne soient pas remboursées par la génération de demain, mais par notre croissance», a-t-il ajouté.
Si M. Retailleau souhaite que l’économie reprenne le plus tôt possible, il a estimé que l’objectif du 11 mai n’était tenable que «si on a une vraie stratégie». Une stratégie qui comprend le dépistage massif de la population et le port généralisé du masque, mais l’Hexagone n’en est pas encore capable.
«Nous ne serons pas prêts parce que le gouvernement n’a pas encore compris quelle est la nature de cette pandémie: si on veut lutter efficacement, sortir du confinement, il nous faut une stratégie autrement plus offensive», a affirmé le sénateur LR de Vendée.
Enfin, il a jugé que l’état sanitaire d’un pays est lié à son économie, raison pour laquelle la relance est primordiale. «Un état économique comme on l’a avec une chute brutale de l’activité dégrade aussi l’état sanitaire. Il y a -40 % de consultations chez les généralistes, -50 % chez les spécialistes. Des malades atteints d’affection de longue durée ne vont plus à l’hôpital. Tout est lié: l’état de l’économie retentit sur l’état sanitaire d’une société».