Le Premier ministre arménien Nikol Pashinyan a exigé vendredi, lors des commémorations du 105e anniversaire du génocide arménien, que la Turquie présente des excuses à son pays pour ce « crime contre la civilisation humaine ».
Les commémorations sont plus modestes cette année et sans les traditionnels défilés en raison de la pandémie du nouveau coronavirus. Le mémorial auquel se rendaient d’ordinaire les Arméniens près de la capitale, Erevan, a été fermé au public.
Dans une courte allocution vidéo, Nikol Pashinyan a affirmé que, plus d’un siècle après les faits, « les conséquences du génocide se font encore sentir ». Après avoir déposé des fleurs au mémorial, il a dénoncé un « crime non seulement contre notre identité ethnique, mais aussi contre la civilisation humaine ».
« La Turquie n’a toujours pas présenté ses excuses pour ce qu’elle a fait », a-t-il souligné, ajoutant que Erevan « demande » la reconnaissance officielle des massacres de l’époque comme un génocide. Les Arméniens estiment que 1,5 million des leurs ont été tués de manière systématique par les troupes de l’Empire ottoman pendant la Première Guerre mondiale. La Turquie récuse le terme de génocide, en évoquant des massacres réciproques sur fond de guerre civile et de famine ayant fait des centaines de milliers de morts dans les deux camps. Le génocide arménien est reconnu comme tel par une trentaine de pays et nombre d’historiens.