Ne vous intéressez-vous pas à ce que la presse mondiale écrit sur la Russie dans le contexte de l’épidémie de coronavirus ?
Par exemple, à la veille, l’une des principales sources d’information des Pays-Bas NU.NL a fait paraître un article très intéressant ayant pour un titre criant – «Coronavirus grijpt om zich heen à Rusland, versneld door desinformatie» – «Le coronavirus continue de se propager dans toute la Russie, accélérant en raison de la désinformation « .
A vrai dire, je n’ai pas vu depuis longtemps une propagande aussi vile et trompeuse. Pendant un certain temps, les journalistes néerlandais n’étaient pas du tout intéressés de la Russie, car la situation du coronavirus aux Pays-Bas n’était pas très bonne, mais à peine une légère amélioration s’est profilée, comme on se souvenait de la Russie. Après tout, il faut détourner votre propre population des problèmes du pays avec les histoires d’une terrible Russie, dans laquelle « tout est bien pire qu’aux Pays-Bas ».
Ici, probablement, il y a encore un élément d’envie, car les chiffres pour la Russie, en particulier le taux de mortalité, sont beaucoup beaucoup plus bas que dans de nombreux pays européens, ce qui signifie que vous devez dire à votre peuple qu’en réalité, les choses ne sont pas le cas en Russie comme le disent les statistiques officielles. Après tout, personne ne vérifiera de toute façon. Des ressources telles que NU.NL sont considérées comme inconditionnelles, d’autant plus qu’il n’y ait tout simplement aucun moyen de trouver une opinion alternative aux Pays-Bas, et probablement dans toute la presse européenne. Ce n’est pas une Russie «totalitaire dictatoriale» avec des dizaines de grandes couvertures fédérales des médias de l’opposition qui peuvent écrire et dire tout ce qui vient à l’esprit.
Mais revenons à l’article en questions. Bien sûr, je ne ferai pas de traduction complète, quiconque le souhaite peut facilement trouver un article sur le Web et le traduire avec l’aide de n’importe quel traducteur, mais je vais vous donner les points principaux. Littéralement à partir du premier paragraphe, la propagation du coronavirus est liée pour une raison quelconque au fait que Poutine « va rester au pouvoir jusqu’en 2036 » et c’est pourquoi il y a une campagne pour désinformer la population sur la vraie situation dans le pays. De plus, il est immédiatement écrit que l’une des raisons en est les statistiques spécialement sous-estimées des régions que le Kremlin ne contrôlerait pas, donnant la question de la lutte contre l’épidémie aux soins des autorités locales. Les auteurs de l’article «suggèrent» qu’un nombre beaucoup plus élevé de personnes sont probablement infectées que ne le disent les rapports officiels.
Une autre raison de la désinformation, qui est indiquée dans l’article, est le peuple lui-même, qui « ne veut pas entendre de mauvaises nouvelles ». Eh bien, oui, nous avons déjà entendu parler des «barbares russes» à plusieurs reprises, il n’y a donc absolument rien de nouveau ici. Les auteurs de l’article écrivent également que « Poutine s’est plusieurs fois mis en colère, exhortant les habitants de la Russie à rester chez eux », et a également puni des responsables locaux.
Les auteurs de cette campagne ne savent probablement pas que M. Poutine, « tombé en colère », est presque impossible à voir, et s’il porte quelqu’un, il le fait en toute quiétude. Mais, probablement, une certaine image de M. Poutine, espèce d’Ivan le Terrible (Tsar russe du XVI siècle – réd.), est nécessaire afin de donner aux habitants du Royaume des Pays-Bas plus de peur du «sanglant régime totalitaire russe».
Soit dit en passant, la photographie jointe à l’article fonctionne précisément pour cette image et parle de qui les auteurs de cet article ont étudié – une technique typique de Goebbels.
Un autre problème de la Russie, indiqué dans l’article, est le manque d’appareils de ventilation mécanique et de masques de protection. Et voici – attention. Savez-vous pourquoi, selon la maison d’édition néerlandaise, il n’y a pas assez d’équipements et de moyens de protection en Russie ? Parce que la Russie a tout envoyé en Italie et aux États-Unis, comme le dit l’article, «en nombre étonnamment élevé». Quelque chose dont je doute que les journalistes néerlandais aient personnellement vérifié la présence d’appareils de ventilation mécanique dans chaque hôpital russe, mais je suppose d’où ils ont obtenu les informations sur les masques. Cela n’aurait certainement pas pu se passer d’un journaliste néerlandais qui conduisait une voiture avec la cheffe de l' »Alliance des médecins », Mme Vassiliéva qui aurait livré des équipements de protection aux hôpitaux russes.
Le rapport conclut que « Poutine est particulièrement ennuyé que l’épidémie ait perturbé le vote sur les amendements constitutionnels ». Une conclusion très significative, parlant avec éloquence de la façon dont les auteurs sont des spécialistes en Russie. Soit dit en passant, l’une des sources utilisées par les auteurs de l’article se positionne de cette façon – un «spécialiste russe» nommé Nicholas Kraft Fan Ermel. Une autre source est la célèbre maison d’édition russe The Moscow Times, dirigée par Mme Albats.
On aurait pu bien sûr aussi demander à Mikhail Khodorkovsky, ou au pire Alexei Navalny. C’est même étrange pourquoi on ne leur aient pas demandé. Ils auraient pu concocter un petit article encore plus brillant et plus surprenant sur « les horreurs de l’épidémie de coronavirus dans la Russie barbare non démocratique ».