Le FMI et l’OMC lancent un appel contre « les restrictions à l’exportation »

Un cri d’alerte contre des mesures « dangereuses et contre-productives ». Le Fonds monétaire international (FMI) et l’Organisation mondiale du commerce (OMC) ont mis en garde, vendredi 24 avril, les gouvernements contre les « restrictions à l’exportation ».

Ces mesures pourraient, selon les deux organismes, aggraver encore la récession due à la pandémie de Covid-19.

« Ce qui a du sens dans une situation d’urgence isolée peut être gravement préjudiciable dans une crise mondiale […]. Prises ensemble, les restrictions à l’exportation peuvent être dangereusement contre-productives », ont souligné l’OMC et le FMI, dans un communiqué commun, appelant les pays à « œuvrer pour supprimer rapidement celles mises en place depuis le début de l’année ».

Le FMI et l’OMC mettent en particulier en garde contre la tentation de prendre des mesures protectionnistes sur des biens clés pendant cette crise sanitaire, comme les médicaments ou les biens alimentaires.

Outre des restrictions sur les produits médicaux, des restrictions sur certains produits alimentaires commencent à apparaître malgré une offre importante.

Début avril, l’OMC avait estimé une contraction du commerce international sur une fourchette de 13 % à 32 % sur l’année 2020, due à l’épidemie de Covid-19, soit une baisse plus importante encore que celle de la crise financière mondiale de 2008.

Néanmoins, si les prévisions sont dramatiques, les deux organisations considèrent que des leçons peuvent être tirées du précédent épisode : « l’expérience de la crise financière mondiale (2008) a montré que les restrictions à l’exportation de produits alimentaires se multiplient rapidement d’un pays à l’autre et entraînent des incertitudes et des augmentations de prix toujours plus grandes ».

Elles rappellent que pour faire face au besoin des gouvernements dans un contexte de crises intérieures, les règles de l’OMC autorisent des restrictions temporaires à l’exportation « appliquées pour prévenir ou atténuer les pénuries critiques » dans le pays exportateur.

Mais dans le contexte actuel, les pays doivent « faire preuve de prudence ». Car de telles mesures perturbent les chaînes d’approvisionnement, font baisser la production et « acheminent à tort les produits et les travailleurs rares et essentiels loin de l’endroit où ils sont le plus nécessaires », expliquent les institutions.

Elles estiment qu’à terme, le résultat sera de prolonger et d’aggraver la crise sanitaire et économique, « avec les effets les plus graves probablement sur les pays les plus pauvres et les plus vulnérables ».

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