La course aux armements se poursuit. Les dépenses militaires mondiales ont atteint en 2019 leur plus haut niveau depuis la fin de la Guerre froide, selon un rapport de l’Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (Sipri) publié lundi 27 avril.
A l’échelle mondiale, le total s’élève à 1 917 milliards de dollars (1 782 milliards d’euros), soit une progression de 3,6 % sur un an. C’est la hausse la plus importante depuis 2010.
Le budget numéro un reste celui des Etats-Unis, qui a augmenté de 5,3 % en 2019, à 732 milliards de dollars – soit 38 % des dépenses mondiales. Après sept années de déclin, les dépenses américaines étaient reparties à la hausse en 2018. Derrière les Etats-Unis suivent la Chine, avec 261 milliards de dollars (+5,1 % sur un an) et l’Inde, avec 71,1 milliards de dollars (+6,8 % sur un an).
« La Chine a ouvertement déclaré qu’elle voulait concurrencer les Etats-Unis en tant que superpuissance militaire », remarque le Sipri. Cette course à l’armement chinoise permet également d’expliquer en partie l’évolution du budget de l’Inde, car « les tensions et la rivalité de l’Inde vis-à-vis du Pakistan et de la Chine sont parmi les facteurs déterminants de l’augmentation des dépenses militaires ».
Le top 5 des pays les plus dépensiers est complété par la Russie et l’Arabie saoudite. La France est sixième, suivie par l’Allemagne, qui enregistre de son côté la plus forte progression du top 15 : les dépenses y ont augmenté de 10% en 2019, à 49,3 milliards de dollars, en partie à cause de la perception accrue d’une menace russe, selon les auteurs du rapport.
Si « la croissance des dépenses militaires s’est accélérée ces dernières années », la tendance pourrait s’inverser en raison de la pandémie de nouveau coronavirus qui ébranle l’économie. Le Sipri fait valoir que les gouvernements devront reconsidérer les dépenses militaires face à des secteurs comme ceux de la santé et l’éducation. « Nous pourrions assister à une baisse des dépenses pendant un à trois ans, puis à une nouvelle hausse dans les années à venir », détaille-t-il.