Un laboratoire français fait une avancée contre le Covid-19

Dans une interview accordée à Libération, le directeur du laboratoire de vaccinologie Pasteur-TheraVectys affirme avoir développé «un outil précieux pour accompagner le dé-confinement». Il s’agit d’un test permettant de mesurer le degré d’immunité au Covid-19 qui pourrait être accessible aux particuliers après le feu vert des autorités.

Le tout premier test permettant de préciser le degré d’immunité des malades guéris du coronavirus, ainsi que de toutes les personnes qui ont pu être en contact avec la maladie, a été élaboré dans le laboratoire de vaccinologie Pasteur-TheraVectys, a annoncé à Libération son directeur Pierre Charneau.

Selon le virologue, ce test «renseigne sur l’efficacité des anticorps», à la différence des autres tests sérologiques déjà existants, qui détectent la présence d’anticorps mais ne peuvent pas dire «si on est protégé ou non contre une nouvelle infection par le coronavirus».

«Nous avons mis au point un test de “séro-neutralisation” qui détecte les anticorps mais surtout qui mesure leur capacité à inhiber l’entrée du virus dans une cellule. Ce test renseigne donc sur l’efficacité des anticorps», explique-t-il au quotidien, en ajoutant qu’il s’agit d’«un outil précieux pour accompagner le dé-confinement».

Quant à la fiabilité du test sérologique, Pierre Charneau a indiqué que son laboratoire avait choisi de prendre tout le temps nécessaire pour limiter les risques, car un test non-fiable «peut même être dangereux, notamment s’il donne des faux positifs»:

«Aujourd’hui, nous avons pratiqué des milliers de tests et, pour le moment, on n’a jamais eu de faux positif. Avec si peu de recul, il est très difficile de garantir 100% de fiabilité. Ce dont on est aujourd’hui certains, c’est que le taux d’erreur est très faible».Selon Pierre Charneau, ce test pourrait être rendu accessible aux particuliers après le feu vert de la Haute Autorité de santé. Mais, comme le test utilise un vrai virus, son analyse ne peut être pratiquée que dans un laboratoire hautement sécurisé dit P3.

«Fabriquer ce test à très haut débit n’est pas un problème majeur: on a en magasin tous les réactifs nécessaires pour en produire plusieurs centaines de milliers. Et une seule machine de l’Institut Pasteur suffit pour analyser de 50.000 à 100.000 échantillons par semaine! Le principe est donc de multiplier les centres sur le territoire de façon à obtenir un très haut débit d’analyses».

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