Le virus pourrait doubler l’insécurité alimentaire en Afrique de l’Est

La propagation du nouveau coronavirus risque de dévaster des pays d’Afrique de l’Est, où l’insécurité alimentaire pourrait plus que doubler en seulement trois mois, a alerté l’ONU mardi.

Le Programme alimentaire mondial (PAM) estime qu’environ 20 millions de personnes souffrent d’insécurité alimentaire actuellement dans neuf pays de la région : Burundi, Djibouti, Ethiopie, Erythrée, Kenya, Rwanda, Somalie, Soudan du Sud et Ouganda. Ces pays, comme d’ailleurs l’Afrique dans son ensemble, ont jusqu’à présent enregistré peu de cas confirmés de Covid-19, par rapport à la plupart des autres régions dans le monde. Le continent compte officiellement un peu plus de 33 000 cas, dont 1.466 décès, majoritairement en Afrique du Nord.

Toutefois, en raison de la fragilité de leur économie et de leurs infrastructures sanitaires insuffisantes, ces neuf pays sont considérés comme très vulnérables face à la pandémie.

« Selon les projections actuelles du PAM, le nombre de personnes en situation d’insécurité alimentaire dans la région devrait passer à 34 ou jusqu’à 43 millions au cours des trois prochains mois en raison de l’impact socio-économique du Covid-19 », a déclaré une porte-parole de l’organisation, Elisabeth Byrs, au cours d’un point de presse.

Dans le pire des cas, « l’insécurité alimentaire aura plus que doublé », a-t-elle souligné, ajoutant que près de la moitié de ces 43 millions de personnes risquaient de se retrouver en situation d’insécurité alimentaire aiguë. Le PAM a besoin d’urgence de plus de 500 millions de dollars pour les trois à six prochains mois seulement afin d’intensifier ses opérations dans la Corne de l’Afrique et dans l’ensemble de l’Afrique de l’Est, a-t-elle indiqué. La pandémie a créé une « crise sans précédent », a déclaré Mme Byrs. « Il ne s’agit pas seulement d’un problème lié à l’offre de nourriture, comme la sécheresse ou les criquets, ou d’un problème de demande, comme une récession. Il s’agit des deux à la fois et à l’échelle mondiale », a-t-elle souligné.