Des habitants de cités parisiennes ont révélé au Parisien avoir reçu des PV de confinement sans jamais avoir été contrôlés. Les jeunes avancent pourtant le mobile d’une «verbalisation au faciès».
Pour faire respecter le confinement jusqu’au 11 mai, 100.000 policiers et gendarmes ont procédé à plus de 15 millions de contrôles en France. Cependant, plusieurs habitants de la cité du Val-Fourré, à Mantes-la-Jolie, dans les Yvelines, ainsi que de quartiers de Seine-Saint-Denis, assurent avoir reçu par courrier des amendes pour non-respect du confinement sans jamais avoir été contrôlés, rapporte Le Parisien.
Interviewé par Le Parisien, l’avocat au barreau de Bobigny, Loïc Le Quellec, admet qu’ils sont «verbalisés en un clic sur une tablette par un policier, sans être contrôlés, ni avisés». À titre de preuve, il indique l’absence sur ces PV de signatures et d’informations concernant les circonstances de l’infraction.
Les jeunes interrogés avancent pourtant être victimes d’une «verbalisation au faciès».
«Les policiers me connaissent, j’ai un casier. Dès lors, il est facile pour un policier qui ne m’aime pas de m’envoyer un PV à la maison pour non-respect du confinement. C’est injuste car en dépit de mon passé, j’ai le droit de sortir!», confie au Parisien l’un des verbalisés.
Un policier interrogé par le quotidien n’a pas exclu cette hypothèse. Selon lui, «ou bien tout ce petit monde ment, où bien ils sont victimes de quelques collègues qui veulent régler leurs comptes avec des types qu’ils n’aiment pas».
Il admet également la possibilité que «des fonctionnaires passent au pied d’une tour où ils constatent un attroupement. Plutôt que descendre et risquer la confrontation, ils verbalisent de loin. C’est toujours illégal, mais compréhensible au vu du contexte tendu en ce moment.»
Deux avocats ont lancé le site pvconfinement.fr pour aider ceux qui souhaitent contester les PV dressés lors du confinement.Si l’Agence nationale de traitement automatisé des infractions (ANTAI) permet déjà de contester une amende jugée abusive, la plateforme propose des conseils et un accompagnement juridiques. En échange: des honoraires de 60 euros, dont 10% seront reversés à la fondation APHP.