La France récense 11,3 millions de chômeurs « partiels », dues au coronavirus

La ministre du Travail, Muriel Pénicaud, a indiqué mercredi sur France Inter que 11,3 millions de Français étaient actuellement au chômage partiel, soit plus d’un salarié sur deux, en raison de la baisse d’activité liée à l’épidémie de coronavirus.

Il n’y aura « pas un couperet le 1er juin » pour le dispositif d’activité partielle mais « le taux de prise en charge de l’Etat sera « probablement » « un peu moins important » au-delà de cette date, a-t-elle dit, sans plus de précision chiffrée.

Cela concerne 890 000 entreprises.

Interrogée sur le coût du chômage partiel (24 milliards d’euros), alors que certains députés de l’opposition jugent qu’il est sous-estimé par le gouvernement, elle a indiqué qu’elle avait « répondu à l’Assemblée ».

« Quand une entreprise déclare qu’elle va utiliser le chômage partiel, elle le déclare souvent pour tous ses salariés et pour trois mois complets alors qu’en fait ils vont reprendre au bout de quelques semaines », a-t-elle dit.

« On sait que c’est toujours des chiffres moins importants que ce qui était déclaré », a-t-elle dit, qualifiant de « vraisemblable » les 24 milliards d’euros.

Comme on lui demandait si les parents qui doivent garder leurs enfants en raison des rentrées progressives dans les établissements scolaires allaient continuer à être indemnisés, la ministre a répondu positivement.

Entre le 15 mars et jusqu’au 1er mai, ces parents bénéficient d’indemnités journalières via un arrêt maladie et vont basculer au 1er mai dans un système de chômage partiel.

Le ministère anticipait jusqu’à présent que cela dure jusqu’à la reprise du 11 mai.

« Le système restera en l’état tout le mois de mai », a dit la ministre. « A partir du 1er juin, il faudra une attestation de l’école », a-t-elle ajouté.

Interrogée sur l’assurance chômage, elle s’est bornée à répéter qu’il « fallait regarder s’il y avait des règles à adapter ».

Tous les syndicats demandent à l’exécutif de renoncer à une réforme jugée très sévère et dont une partie est déjà entrée en vigueur en novembre dernier.

Interrogée sur une « année blanche » demandée par les intermittents du spectacle à travers plusieurs pétitions, elle a répondu que « la crise est malheureusement dans tous les secteurs », et fait état de « réunions de travail avec le ministère de la Culture ».

Quant à la reconnaissance du Covid-19 comme maladie professionnelle, pour l’instant décidée pour les soignants uniquement, elle a indiqué: « C’est un sujet dont on a discuté avec les partenaires sociaux ».

FO et la CFDT réclament qu’elle soit reconnue pour les autres professions. La Fnath (association des accidentés de la vie) et l’Association nationale des victimes de l’amiante sont insatisfaites également.

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