Hier, les forces de l’ordre arméniennes ont procédé à au moins cinq arrestations après qu’une foule en colère a pris d’assaut un hôpital provincial gardé par la police et tenté de tuer des patients hospitalisés à la suite d’une fusillade qui a fait deux morts et plusieurs blessés, rapporte Armenews.com.
Ils ont également renforcé la sécurité à Gavar, le centre administratif de la province de Gegharkunik en Arménie, et qui fut le théâtre de la fusillade qui a éclaté mardi soir pour des raisons encore peu claires.
L’affrontement meurtrier aurait impliqué deux groupes d’hommes armés vivant à Gavar et dans le village voisin de Noratus. Deux d’entre eux ont été abattus tandis que six autres ont été grièvement blessés et ont été emportés à l’hôpital de Gavar.
Trois heures plus tard, l’hôpital a été attaqué par plusieurs centaines de proches des deux hommes assassinés, ont indiqué des responsables locaux. Les assaillants, dont la plupart seraient des résidents de Noratus, ont franchi un cordon de police et ont fait irruption dans le bâtiment, brisant ses portes, ses fenêtres et même un mur intérieur.
Selon le Comité d’enquête arménien, ils ont poignardé deux des blessés et un autre homme qui, selon eux, étaient responsables des tueries.
Un médecin principal de l’hôpital, Aram Avetisian, a déclaré au service arménien de RFE / RL que les assaillants liés à « l’une des parties rivales » avaient quitté le centre médical après avoir trouvé « les personnes qu’ils recherchaient ». Ces derniers ont été grièvement blessé au couteau et emmené à Erevan dans un état critique, a expliqué Avetisian.
Dans un communiqué, la commission d’enquête a expliqué que cinq personnes avaient été arrêtées parce qu’elles étaient soupçonnées d’avoir participé à ces « troubles massifs ». Il a précisé que les autorités chargées de l’application des lois tentent désormais d’identifier davantage de participants aux incidents violents à Gavar.
Le gouverneur de Gegharkunik, Gnel Sanosian, a évoqué « un assez grand nombre » d’arrestations déjà effectuées par les enquêteurs mais n’a donné aucun chiffre. « Le processus se poursuit », a-t-il dit, notant que l’attaque avait été captée par les caméras de sécurité de l’hôpital local.
Sanosian a ajouté que la police arménienne avait envoyé des renforts à Gavar et Noratus pour empêcher de nouvelles violences sur place. « La police contrôle pleinement la situation dans la ville, autour de l’hôpital et, bien sûr, à Noratus », a-t-il assuré.
Les critiques du gouvernement arménien se sont prononcés sur le fait que l’hôpital a été saisi par la foule malgré la garde de policiers armés et l’arrivée à Gavar du chef de la police nationale, Arman Sargsian. Ils ont décrit cela comme un échec de sécurité flagrant, mettant en évidence l’augmentation du taux de criminalité en Arménie. Certains d’entre eux ont également exigé la démission de Sargsian.
Sanosian a rejeté les critiques, affirmant que les policiers déployés à l’hôpital étaient largement dépassés en nombre par les assaillants. Le gouverneur de la province a estimé le nombre des assaillants à environ 500.
« Il y en avait plusieurs centaines », a raconté Avetisian, le médecin de l’hôpital.