Argentine : Il souhaite aller en prison pour échapper à ses voisins (Vidéo)

Un prisonnier a bénéficié d’une libération anticipée, issue d’une volonté du gouvernement argentin de désengorger les prisons en raison du coronavirus. Deux jours après son retour à la maison, il s’est fait attaquer par ses voisins et a alors demandé à être incarcéré à nouveau.

Mercredi 29 avril, un détenu fraîchement libéré, Pablo Sommaruga, a été attaqué par des habitants de son quartier en Argentine. Il avait pu rentrer chez lui deux jours auparavant, bénéficiant d’une libération anticipée destinée à réduire la population carcérale en pleine épidémie de coronavirus.

Un témoin a filmé l’attaque de l‘homme par une douzaine de personnes, les policiers étant dépassés face au nombre d’agresseurs. Les faits se sont déroulés à Esquel, une petite ville du sud-ouest de l’Argentine qui fait partie de la Patagonie.

Après l’agression, l’homme est retourné à pied jusqu’à l’établissement pénitentiaire local, où il a demandé à être réincarcéré. Il a reçu une grave blessure à la tête, qui n’a néanmoins pas mis ses jours en danger.

«Je n’ai commis aucun viol», a assuré l’homme auprès du média local EQS Notas. Selon lui, de fausses rumeurs ayant circulé sur les réseaux sociaux ont poussé plusieurs individus à rendre la justice eux-mêmes, jugeant que le prévenu ne méritait pas sa liberté.

«Je sais que j’ai fait des erreurs, mais j’ai purgé ma peine devant la justice», a-t-il ajouté, déplorant un tel acharnement sur sa personne.

Pablo Sommaruga faisait partie des six suspects reconnus coupables de l’enlèvement d’Ariel Strajman en 2002. La victime, à l’époque âgée de 29 ans, avait été retrouvée avec un doigt sectionné et des brûlures de cigarette sur le corps. Le gang avait dérobé 1.000 dollars de bijoux et avait demandé une rançon.

M. Sommaruga a été condamné en 2006 à 16 ans de prison. Sa peine avait été raccourcie de deux ans pour bonne conduite, avec une sortie prévue le 4 juin 2020. La date a été une nouvelle fois avancée, au 27 avril, en raison de l’épidémie de Covid-19. Au total, près de 1.700 détenus ont ainsi bénéficié d’une libération anticipée accordée par le gouvernement.

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