Hong Kong: la Chine qualifie de «virus politique à éliminer» les manifestants pro-démocratie

Le bureau chinois des affaires de Hong Kong a déclaré ce mercredi 6 mai que la ville ne retrouverait jamais le calme tant que les « violents manifestants en noir », qualifiés de « virus politique » prônant l’indépendance à l’égard de la Chine, n’auront pas été tous éliminés.

 

Une déclaration qui intervient sur fonds d’arrestations de plusieurs leaders pro-démocratie dans l’ancienne colonie britannique.

Le ton n’a sans doute jamais été aussi menaçant. Le bureau des affaires de Hong Kong et Macao prévient : le pouvoir central à Pékin ne restera pas les bras croisés

face à « cette imprudente force folle » actuellement à l’oeuvre et il lui revient en dernier ressort de maintenir l’ordre et de préserver la sécurité nationale.

« La politique de la terre brûlée des violents manifestants en noir est un virus politique au sein de la société de Hong Kong et un grand ennemi du principe « un pays deux systèmes », déclare le bureau dans un communiqué. Tant que les manifestants n’auront pas été éliminés, Hong Kong ne sera jamais calme. »

Les participants aux vastes manifestations qui ont eu lieu pendant des mois l’an dernier à Hong Kong soupçonnent pour leur part la Chine de vouloir revenir sur ce principe qui permet aux habitants de la ville semi-autonome de bénéficier d’un certain nombre de libertés. Pékin rejette ces accusations.

La police anti-émeutes a dispersé le 26 avril une foule d’environ 300 personnes manifestant pour le respect des valeurs démocratiques. Il s’agissait de la première manifestation de taille à Hong Kong depuis l’interdiction proclamée environ un mois plus tôt de tout rassemblement public face à l’épidémie de coronavirus.

La publication de ce communiqué à la tonalité ferme intervient alors que les partisans du mouvement démocratique à Hong Kong s’inquiètent de plus en plus de voir la Chine renforcer son emprise sur l’ancienne colonie britannique à la faveur des mesures de confinement de la population prises pour freiner la propagation du Covid-19.

Ce mardi 5 mai, trois vétérans du combat pro-démocratie ont comparu devant un tribunal de l’ancienne colonie britannique : les ex-députés Lee Cheuk-yan, Yeung Sum ainsi que le magnat de la presse Jimmy Lai. Tous les trois sont accusés d’avoir pris part à une manifestation interdite le 31 août 2019, organisée pour marquer le cinquième anniversaire du refus de Pékin d’autoriser des élections au suffrage universel. Une manifestation qui s’était soldée par de violents heurts entre participants et forces de l’ordre.

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