La Tunisie et la France ont appelé mardi le Conseil de sécurité de l’ONU à un « compromis » sur un projet de résolution sur la pandémie de coronavirus, discuté depuis des semaines et que les États-Unis et la Chine continuent de bloquer.
Le Conseil de sécurité de l’ONU continue dans l’impasse face au coronavirus. Alors qu’un projet de résolution sur la pandémie de Covid-19 est discuté depuis des semaines, les États-Unis et la Chine continuant de bloquer toute tentative d’adoption, la Tunisie et la France ont appelé mardi 5 mai l’organe Onusien à un « compromis ».
Il s’agit d’un « moment de vérité pour l’Organisation des Nations Unies et le système multilatéral qui fait face à la crise la plus difficile à laquelle l’ONU ait été confrontée depuis la Seconde Guerre mondiale », a dit l’ambassadeur tunisien Kais Kabtani à quelques médias dont l’AFP.
« En étroite coordination avec la France, la Tunisie travaille déjà d’arrache-pied pour présenter un accord d’ensemble final aux parties concernées et compte sur l’esprit de compromis des membres du Conseil », a-t-il ajouté. Tunis et Paris ont organisé dans la journée une réunion du Conseil visant à débloquer la situation.
Selon des diplomates interrogés par l’AFP, cette visioconférence à huis clos n’a pas permis de percée immédiate permettant de programmer un vote de la résolution : « Les positions de la Chine et des États-Unis n’ont pas changé », a indiqué à l’AFP un de ces diplomates.
Le texte vise à un renforcement de la coopération internationale et à soutenir un appel du chef de l’ONU – datant du 23 mars – au cessez-le-feu dans des pays en guerre afin de faciliter la lutte contre la pandémie.
La Chine réclame une mention dans le texte sur l’Organisation mondiale de la santé (OMS) alors que les États-Unis, très critiques à l’égard de cette agence onusienne [les États-Unis ont récemment annoncé leur retrait financier à son égard], n’en veulent pas, selon les mêmes diplomates.
Pour Tunis, il y a « urgence à conclure dans les prochains jours le processus de consultations en cours sur le projet de résolution relatif au Covid-19 », a précisé Kais Kabtani.
Coauteure avec la Tunisie du texte en discussions, la France juge aussi indispensable de faire avancer le processus. « La prochaine étape, c’est de continuer à discuter pour avoir le meilleur compromis possible », a indiqué à quelques journalistes l’ambassadeur français à l’ONU, Nicolas de Rivière. « Le Conseil de sécurité doit agir à présent », a-t-il ajouté, assurant que « les choses avan[çai]ent ».