Chaque année, lors de la saison de la pêche au calamar, entre juin et octobre, des milliers de bateaux de fortune envahissent les eaux des zones économiques exclusives du Japon et de la Russie.
Ces grossières barques en bois, faites de planches cloutées recouvertes de goudron, avec des hélices en plastique et des pierres en guise d’ancres, appartiennent à la flottille de la secrète Corée du Nord. Son leader, Kim Jong-Un, aurait ordonné à son peuple de pêcher toujours plus pour nourrir le pays, étouffé par les sanctions internationales.
Sur les rives russes et japonaises, les habitants locaux trouvent de plus en plus de « ghost ships », ces épaves échouées. Parfois, il leur arrive même de ramasser des cadavres de pêcheurs rejetés par la mer… Ici, personne ne comprend pourquoi les braconniers nord-coréens affrontent la haute mer sur des embarcations d’un autre âge, au péril de leur vie.
Les pêcheurs de l’Extrême-Orient russe, eux, ne décolèrent pas : alors que leur activité est rigoureusement réglementée par des quotas, les flottilles nord-coréennes viennent piller leurs ressources halieutiques sans vergogne, au nez et à la barbe des autorités… Comment sont organisées ces filières de braconnage ? Qui les dirige et qui les couvre ?