Le FMI a annoncé jeudi avoir réorienté ses discussions avec l’Ukraine pour négocier un accord d’aide sur 18 mois plutôt que sur trois ans pour permettre au gouvernement de répondre à court terme à l’impact de la pandémie de coronavirus.
« Nous sommes en pourparlers avec les autorités ukrainiennes sur les paramètres d’un nouvel accord », a indiqué jeudi Gerry Rice, porte-parole du Fonds monétaire international lors d’un point de presse virtuel. « Il y a une mission virtuelle en cours », a-t-il ajouté.
« Compte tenu de l’incertitude sans précédent qui entoure les perspectives économiques et financières et compte tenu de la nécessité de concentrer à court terme les priorités politiques sur le confinement et la stabilisation (économique), les négociations se sont orientées vers un accord de confirmation de 18 mois, qui pourrait renforcer la réponse des autorités », a-t-il expliqué.
En décembre dernier, le FMI avait annoncé avoir trouvé un accord de principe avec l’Ukraine en vue d’un prêt d’environ 5,5 milliards de dollars, pour relancer une économie en difficulté. Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, avait ensuite évoqué un prêt pouvant aller jusqu’à 8 milliards de dollars, ce que le Fonds n’a jamais confirmé. Ce prêt, prévu sur trois ans, devait encore être approuvé par la direction et les Etats membres du FMI.
Il était également conditionné à « la mise en oeuvre d’un ensemble d’actions préalables », dont le renforcement de l’indépendance de la justice et la lutte contre la corruption. « Les autorités travaillaient encore à sa mise en oeuvre, aux actions préalables lorsque la pandémie a frappé », a commenté Gerry Rice. Une fois la pandémie passée et la reprise économique assurée, les deux parties pourront se focaliser « sur les besoins de réformes structurelles à plus long terme de l’Ukraine afin de favoriser une croissance plus forte et plus inclusive », a ajouté M. Rice.
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Fin mars, le parlement ukrainien avait définitivement voté une loi autorisant la vente de ses fertiles terres agricoles, notamment à leurs exploitants, qui était alors une condition clé pour le déblocage de l’aide financière du FMI.