L’économie britannique frappée par le coronavirus au premier trimestre

L’économie britannique a commencé à ressentir le choc du coronavirus au premier trimestre avec une chute de 2 % du PIB. Londres serait devant la récession historique qui attend le pays.

Sur le seul mois de mars, à la fin duquel le confinement a démarré dans le pays, le Bureau national des statistiques (ONS) évalue dans un communiqué mercredi le plongeon du PIB à 5,8 %, pire recul d’un mois sur l’autre jamais enregistré depuis le début de la collecte des données en 1997.

Ces chiffres paraissent le jour où le Royaume-Uni fait un premier pas vers le déconfinement, les habitants d’Angleterre étant autorisés à sortir davantage de chez eux et encouragés à se rendre au travail s’ils ne peuvent exercer de leur domicile, pour tenter de relancer un pays à l’arrêt depuis l’entrée en vigueur du confinement le 23 mars.

Cette baisse du PIB de 2 % au premier trimestre, par rapport au précédent, est la pire performance depuis le quatrième trimestre de 2008 (- 2,1 %), en pleine crise financière.

« Comme la plupart des autres économies dans le monde nous faisons face à un sévère impact du coronavirus », a commenté le ministre des Finances Rishi Sunak sur Sky News, ajoutant sur la chaîne ITV qu’il est « maintenant très probable que le Royaume-Uni affronte une récession importante cette année ».

D’autant que la dégringolade de l’activité au premier trimestre – période pendant laquelle le Royaume-Uni est officiellement sorti de l’Union européenne – ne prend en compte qu’une dizaine de jours de confinement fin mars. Le pire est donc à venir.

Avec cette chute de 2 % du PIB au premier trimestre, le pays fait au demeurant un peu mieux que la France (- 5,8 %) ou l’Italie (- 4,7 %), deux autres pays très affectés par la pandémie mais où le confinement avait démarré plus tôt.

Le Royaume-Uni, dont le Premier ministre conservateur Boris Johnson a été durement frappé par le Covid-19, recensait début mai plus de 36.000 décès dont la cause suspectée est le nouveau coronavirus, selon des données publiées mardi.

« Avec l’arrivée de la pandémie, quasiment tous les compartiments de l’économie ont été touchés en mars », constate Jonathan Athow, statisticien à l’ONS, l’assistance informatique et la pharmacie étant parmi les rares secteurs à croître.

Les prévisions sont très sombres pour le deuxième trimestre, une explosion du chômage étant à prévoir comme le suggèrent les suppressions d’emplois par milliers déjà annoncées dans le transport aérien.

Des chiffres publiés mercredi par le spécialiste des cartes de crédit Barclaycard montrent quant à eux un plongeon de 36,5 % des dépenses de consommation en avril, sur un an.

L’OBR, l’institut public qui publie les estimations pour le compte du gouvernement, redoute un plongeon de 35 % du PIB au deuxième trimestre.

Un responsable de la Banque d’Angleterre (BoE), Gertjan Vlieghe, avait évoqué la pire récession « depuis plusieurs siècles ».

La BoE, qui a baissé ses taux et musclé son programme de rachats d’actifs, prévoit une chute du PIB de 14 % pour l’ensemble de 2020.