Alors que le gouvernement souhaite honorer les soignants lors de la fête nationale, le chef du service de réanimation pédiatrique à l’hôpital Robert Debré à Paris qualifie l’initiative de «mépris total du travail des soignants depuis plusieurs mois».
Le professeur Stéphane Dauger, chef du service de réanimation pédiatrique de l’hôpital Robert Debré à Paris, n’apprécie guère la volonté d’Emmanuel Macron annoncée le 13 mai par Sibeth Ndiaye d’honorer les soignants lors du défilé du 14-Juillet et de décerner des médailles d’honneur des épidémies, rapporte Europe 1.
«Je pense qu’on se moque de nous. Ce ne sont pas des médailles, des primes ou des dons de vacances qui vont répondre à nos besoins. Nous nous battons pour l’hôpital public, pas pour nous, pas pour des médailles», dénonce Stéphane Dauger.
Il estime que ces initiatives sont «un mépris total du travail des soignants depuis plusieurs mois», car, selon lui, d’autres choses plus importantes doivent être effectuées, comme la revalorisation salariale pour les plus bas salaires, dans le seul objectif de maintenir à l’hôpital public des ressources compétentes nécessaires.Si ces mesures avaient été réalisées, «on pourrait discuter de tous ces gestes-là qui permettraient de renforcer l’image de l’hôpital public au niveau de la nation. Mais on n’en est pas là», déplore-t-il.
«On nous sert et on nous bassine avec ça alors qu’on n’a pas eu la moindre main tendue pour commencer des négociations salariales. Et je ne parle pas de la fermeture des lits, je ne parle pas de la gouvernance…On est déconnecté de la réalité!», estime Stéphane Dauger.
Aujourd’hui, les soignants attendent toujours le nouveau plan promis fin février par le Président de la République, mais depuis «rien n’a bougé», a souligné le 13 mai au micro d’Europe 1 François Salachas, neurologue à l’hôpital de La Pitié-Salpêtrière.
En outre, les primes (jusqu’à 1.500 euros) qui avaient été promises fin mars par le gouvernement pour répondre aux besoins des soignants n’ont pas encore été versées. Sibeth Ndiaye a déclaré le 13 mai qu’elles seraient versées «dans les prochaines semaines», probablement «sur les paies de mai ou de juin», ajoutant que «le décret est sur le point d’être signé».