Selon des images satellites, des sections de pipeline ont été déplacées vers un embarcadère allemand équipé d’une grue pour le chargement sur un navire russe.
La construction du gazoduc Nord Stream 2 entrera bientôt dans sa phase finale, rapporte Bloomberg.
Comme l’indique l’agence en se référant à des images satellites prises le 10 mai par l’entreprise Planet Labs, des sections de pipeline stockées dans le port allemand de Mukran ont été déplacées vers un embarcadère équipé d’une grue pour être chargées sur un bâtiment russe, l’Akademik Cherskiy.
Selon les données de suivi des navires, un bateau de dragage exploité par un entrepreneur du Nord Stream 2 ainsi que l’Akademik Cherskiy, utilisé pour la pose de tuyaux par grue, se trouvent à proximité du port.
Interrogé par l’agence de presse, l’opérateur du projet Nord Stream 2 a déclaré que les sections de pipeline étaient stockées dans le port mais a refusé d’indiquer si l’arrivée de l’Akademik Cherskiy signifiait un imminent redémarrage de la construction.
L’Akademik Cherskiy a dû venir après qu’en décembre 2019 le Congrès des États-Unis a voté des sanctions contre le Nord Stream 2 lors de l’adoption du budget Défense pour l’année fiscale 2020. Le groupe suisse Allseas, qui participait à l’installation du gazoduc, a été ainsi contraint d’arrêter ses travaux et de rappeler ses bateaux.Toutefois, comme l’a annoncé Vladimir Poutine en janvier 2020, la Russie va mettre en exploitation le Nord Stream 2 au premier trimestre 2021 au plus tard.
Le projet Nord Stream 2 prévoit la construction d’un gazoduc long de 1.230 km entre le littoral russe et l’Allemagne au fond de la mer Baltique, passant par les eaux territoriales et les zones économiques exclusives de la Finlande, de la Suède et du Danemark.
D’une capacité totale de 55 milliards de mètres cubes par an, il acheminera l’or bleu du champ gazier de Bovanenkovo (sur la péninsule russe de Yamal), l’un des plus grands du monde, selon le site officiel du projet.
Le Nord Stream 2 est financé par la société russe Gazprom (à 50%, soit 4,75 milliards d’euros), en coopération avec les groupes européens Engie, OMV, Royal Dutch Shell, Uniper et Wintershall qui investissent environ 950 millions d’euros chacun.