Au son du clairon et de la Marseillaise chantée a cappella, Emmanuel Macron a célébré dimanche matin dans l’Aisne (nord du pays) « l’esprit français de résistance » et lancé un appel vibrant à l’unité des Français, invoquant l’esprit du général de Gaulle dont il célébrait un fait d’armes méconnu durant la Bataille de France de 1940, la contre-offensive de Montcornet.
C’est devant un monument modeste, dressé en pleine campagne à La-Ville-aux-Bois-les-Dizy, que le chef de l’Etat a raconté avec lyrisme la brève contre-attaque menée contre l’avancée allemande, en pleine débâcle, par le colonel Charles de Gaulle alors inconnu. Une offensive fondée sur des blindés auxquels l’état-major ne croyait guère, et qui a freiné l’ennemi l’espace de quelques heures de cette Bataille de France qui fit 60.000 morts français à partir du 10 mai 1940. « La bataille fut perdue, mais il est des défaites d’un jour qui portent en elles le germe de victoires à venir. La bataille de Montcornet est de celles-ci », a lancé Emmanuel Macron, comme pour appeler les Français à l’espérance face à la crise sanitaire et économique. Le chef de l’Etat, qui s’est fait souvent reprocher des commentaires controversés sur les Français, a cette fois célébré un « esprit français qui jamais ne se résout à la défaite », et insisté sur la nécessaire unité du pays, comme il le fait depuis le début de la crise sanitaire : « De Gaulle nous dit que la France est forte quand elle sait son destin, quand elle se tient unie, quand elle cherche la voie de la cohésion au nom d’une certaine idée de la France, qui nous rassemble par delà les discordes alors devenues accessoires ». Prévu de longue date, ce déplacement présidentiel est le premier, depuis plus de deux mois, à ne pas être consacré à la lutte contre le coronavirus. Il donne le coup d’envoi d’une année d’hommage à de Gaulle qui se poursuivra le 18 juin pour les 80 ans du célèbre appel au Mont-Valérien, puis le 9 novembre à Colombey-les-Deux-Eglises pour le 50e anniversaire de son décès. Ses opposants politiques reprochent à Emmanuel Macron de vouloir récupérer une figure historique désormais quasiment incontestée, après s’être déjà servi de multiples références à Georges Clémenceau, l’homme fort de la Grande Guerre.