L’ambassadeur de France convoqué au ministère des AE malgache

L’ambassadeur de France à Antananarivo, Christophe Bouchard, a été convoqué, lundi, par le ministère malgache des Affaires étrangère pour lui exprimer l’opposition ferme de l’Etat malagasy au projet du Gouvernement de la République française de créer une « Réserve naturelle nationale » sur l’archipel des Glorieuses.

C’est ce qui ressort d’une déclaration à la presse du ministère des Affaires Etrangères (MAE) malgache, lundi.

Un projet que l’Etat malgache qualifie d’« arbitraire et non respectueux du processus de négociation en cours entre les deux États sur la question des îles Glorieuses, Juan de Nova, Europa et Bassas da India, et constitue une violation manifeste des Résolutions 34/91 et 35/123 de l’Assemblée générale des Nations Unies ».

Le 11 mai dernier, en répondant aux questions des journalistes sur France 24 et RFI, le président Andry Rajoelina avait réitéré que Madagascar demande la restitution de ces îles et non la cogestion avec la France.

Par la suite, le Quai d’Orsay a publié un programme relatif à la tenue d’une consultation publique en France dans le but de créer une réserve naturelle sur l’archipel des Glorieuses.

Le ministère malgache rappelle également la Résolution 34/91 adoptée le 12 décembre 1979 par l’Assemblée générale des Nations Unies qui « invite le Gouvernement français à entamer sans tarder des négociations avec le Gouvernement malgache en vue de la réintégration des îles précitées, qui ont été séparées arbitrairement de Madagascar » et « demande au Gouvernement français de rapporter les mesures portant atteinte à la souveraineté et à l’intégrité territoriale de Madagascar et de s’abstenir d’en prendre d’autres qui auraient le même effet et pourraient affecter la recherche d’une solution juste au présent différend».

D’après le MAE malgache, le projet du gouvernement de la République française est « un acte de défiance envers Madagascar et va à l’encontre de l’engagement des deux parties « à poursuivre le dialogue dans un esprit positif », tel qu’indiqué dans le communiqué conjoint signé à Antananarivo le 18 novembre 2019.

A cette date avait eu lieu la première réunion de la Commission mixte sur les îles éparses, rassemblant des représentants de la partie malgache et celle française.

En s’opposant à ce projet de la France, l’État malgache condamne aussi « tout autre acte unilatéral susceptible de porter atteinte de manière directe ou indirecte au droit souverain de Madagascar sur ces îles ».

La partie malgache appelle à une poursuite des discussions dans le cadre d’une « négociation de bonne foi, constructive et mutuellement respectueuse ».