Donald Trump prend de l’hydroxychloroquine

Sans être atteint du Covid-19, Donald Trump a créé la surprise lundi en révélant qu’il prenait de l’hydroxychloroquine, le traitement promu par le Pr Didier Raoult, mais dont l’efficacité contre le coronavirus n’a pas été démontrée. Toutefois, plusieurs responsables mettent en garde contre le danger de cette approche préventive.

Partisan de la première heure du médicament, Donald Trump révèle que depuis une dizaine de jours, il prend au quotidien un cachet d’hydroxychloroquine, un médicament contre le paludisme.

«J’en prends depuis une semaine et demie […] je prends un comprimé par jour», a déclaré M.Trump lors d’un échange avec des journalistes à la Maison-Blanche, soulignant qu’il n’avait «aucun symptôme» du Covid-19. «J’attendais de voir vos yeux s’illuminer quand j’ai dit ça… Oui, j’en prends depuis une semaine et demie et je suis toujours là!».

«Cela ne va pas me faire de mal, c’est utilisé depuis 40 ans pour le paludisme […], beaucoup de médecins en prennent», a-t-il encore déclaré, alors que les autorités sanitaires américaines ont mis en garde contre l’utilisation de cet antipaludéen en dehors d’un milieu hospitalier ou d’essais cliniques.Le Président américain a également indiqué qu’il se faisait tester très régulièrement et que, jusqu’à présent, il avait toujours été négatif au coronavirus.

Selon un communiqué du principal médecin de la Maison-Blanche, lui et le Président «ont conclu que les avantages potentiels du traitement [par l’hydroxychloroquine] l’emportaient sur les risques relatifs».

Selon le Dr Matthew Heinz, qui a travaillé sur la réponse à Ebola sous l’administration Obama, il est actuellement «imprudent» d’encourager qui que ce soit à prendre «de l’hydroxychloroquine ou tout autre médicament dont l’efficacité n’a pas été démontrée».

Nancy Pelosi, présidente démocrate de la Chambre des représentants, a estimé sur CNN que ce n’était «pas une bonne idée». Le chef de la minorité démocrate au Sénat, Chuck Schumer, a dénoncé à son tour des déclarations «dangereuses». «Ça donne à la population de faux espoirs […] et peut même les mettre en danger», a-t-il déclaré sur MSNBC.

L’hydroxychloroquine est plébiscitée par le professeur Didier Raoult, qui dirige l’Institut hospitalo-universitaire (IHU) Méditerranée Infection de Marseille. À ce jour, l’efficacité de ce traitement est mise en doute par des études scientifiques menées sur les malades atteints du Covid-19.

Une étude menée par des chercheurs français conclut que ce dérivé de l’antipaludéen chloroquine ne réduit pas significativement les risques d’admission en réanimation ni de décès chez les patients hospitalisés avec une pneumonie due au Covid-19.

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