Le Premier ministre britannique Boris Johnson ne fera pas l’objet d’une enquête pénale sur des subventions accordées à une femme d’affaires américaine dont il était proche, a annoncé jeudi la police des polices britanniques.
L’affaire, qui a éclaté à l’automne dernier, avait mis au jour les liens étroits du leader conservateur avec Jennifer Arcuri, ancien mannequin devenue femme d’affaires dans la haute technologie, qui avait bénéficié de financements publics lorsque Boris Johnson était maire de Londres de 2008 à 2016 et d’un accès privilégié à des missions officielles à l’étranger. Boris Johnson avait toujours contesté toute irrégularité et refusé de confirmer qu’il avait eu une liaison avec elle.
L’administration régionale du grand Londres a saisi le service compétent en la matière – l’Independent Office for Police Conduct (IOPC) – afin qu’il évalue s’il y avait lieu d’ouvrir une enquête pénale contre l’ancien maire de Londres. Après avoir examiné « 900 documents » et les emails échangés pendant huit ans en lien avec ces soupçons, l’IOPC a estimé qu’il n’y avait pas lieu d’ouvrir une enquête pénale. « Nous n’avons trouvé aucune preuve indiquant que M. Johnson ait influencé le versement de fonds de sponsoring à Mlle Arcuri ou qu’il ait influencé ou joué un rôle actif pour assurer sa participation à des missions commerciales », a déclaré dans un communiqué son directeur général Michael Lockwood.
En revanche, l’IOPC a estimé qu’il existait des éléments suggérant que les responsables qui prenaient les décisions à cet égard « pensaient qu’il existait une relation proche entre M. Johnson et Mlle Arcuri, ce qui a pu influencer leurs décisions ».
L’IOPC estime qu’il eut été « sage » de la part de Boris Johnson de déclarer cette relation comme un conflit d’intérêt. Ne pas l’avoir fait pourrait contrevenir au code de conduite de l’autorité du grand Londres. Cette dernière a chargé son comité de surveillance de continuer à enquêter pour déterminer si Boris Johnson a fait preuve de la probité requise. Un audit du gouvernement avait conclu il y a plusieurs mois que l’attribution d’une dotation de 100.000 livres d’un fonds gouvernemental à Mlle Arcuri était justifiée.