Mediapart révèle que le secrétaire d’État Olivier Dussopt s’est fait offrir des œuvres du peintre Gérard Garouste par un dirigeant local de la Saur. Selon ce média, après avoir évoqué un cadeau d’«un ami», Dussopt a fini par reconnaître un «cadeau de l’entreprise» et, expliquant qu’il ignorait leur vraie valeur, a promis de les restituer.
Olivier Dussopt a été épinglé mercredi 20 mai par Mediapart pour avoir reçu en cadeau de la Saur deux lithographies signées Gérard Garouste, en 2017, alors qu’un contrat était sur le point d’être conclu entre l’entreprise de gestion de l’eau et sa ville d’Annonay (Ardèche), rapporte l’AFP.
L’affaire relatée par le site remonte à janvier 2017, dix mois avant l’entrée au gouvernement d’Olivier Dussopt comme secrétaire d’État à la Ffonction publique, alors qu’il était député et maire d’Annonay.
Les œuvres, estimées à «un peu plus de deux mille euros», ont été offertes par l’intermédiaire de Franck Meneroux, l’un des dirigeants de la Saur en Ardèche, selon Mediapart.
«Problème: seulement quelques jours avant de se voir offrir les lithographies de Garouste, Olivier Dussopt a annoncé publiquement en tant que maire d’Annonay un partenariat industriel avec… la Saur pour l’installation d’une micro-turbine hydroélectrique sur la commune», indique Mediapart.
Le contrat, négocié depuis 2016, a été formellement signé six mois plus tard, le 1er juin 2017.
Joint mardi 19 mai au soir par le site, Olivier Dussopt a d’abord invoqué un cadeau d’«ami» dela part de Franck Meneroux, avant de reconnaître «un cadeau de l’entreprise» offert à l’occasion d’un entretien avec ce responsable et un autre cadre de la Saur.Le secrétaire d’État explique n’avoir pas déclaré ces lithographies à la déontologue de l’Assemblée nationale,comme il est requis pour tout cadeau de plus de 150 euros, car il «ignorait la valeur» des deux tableaux. Il assure «par ailleurs et pour éviter toute polémique [avoir] décidé de restituer ce cadeau dans les plus brefs délais».
Il précise que l’attribution de contrats à la Saur s’est faite en fonction de «critères de choix fixés par le cahier des charges de l’appel d’offres» sans qu’il intervienne dans la procédure et que «la Saur a remporté ces marchés pour lesquels elle était la mieux-disante».
Franck Meneroux a indiqué à Mediapart «ne pas gérer ce genre de chose», renvoyant au service communication de la Saur. L’entreprise n’a pas fait de commentaire, précisant avoir «diligenté une enquête interne».