Huit pays de l’UE, principalement de l’est, ont défendu le recours au gaz naturel et le soutien à l’investissement pour cette énergie dans le cadre de la « transition énergétique » qui doit mener l’Europe entière vers la neutralité carbone en 2050, selon un document vu vendredi.
La Pologne en fait partie, elle qui avait empêché en décembre dernier un véritable consensus des chefs d’Etat et de gouvernement des 27 sur cet engagement vers la neutralité carbone. La Bulgarie, la République tchèque, la Grèce, la Hongrie, la Lituanie, la Roumanie et la Slovaquie ont aussi cosigné le texte, de deux pages, transmis à la Commission européenne et au Conseil, plaidant pour l’intégration du « gaz et autres combustibles gazeux tels que le bio-méthane et les gaz décarbonés » dans la stratégie vers une Europe neutre en carbone d’ici 2050. La place du gaz naturel dans la transition énergétique de l’UE reste controversée.
La Banque européenne d’investissement a décidé d’arrêter de financer tout nouveau projet lié aux énergies fossiles, y compris le gaz, à partir de 2022. Mais sur cette question, l’UE n’a pas tranché dans sa réglementation sur les investissements verts. Dans les discussions visant à établir une classification (« taxonomie ») des investissements selon leur contribution à la transition écologique, la place du gaz (comme le nucléaire), n’a pas été réglée. Cette production n’a pas été explicitement exclue du règlement. Les huit pays auteurs du document estiment que le gaz naturel peut être « une source d’appoint et d’équilibre importante » laissant le temps de développer les énergies renouvelables et d’adapter le réseau électrique. « Il est essentiel de maintenir le soutien et l’aide financière de l’UE pour le développement des infrastructures gazières par le biais d’un cadre favorable, de fonds structurels et de prêts à l’investissement », argumentent encore les signataires, sauf à risquer, selon eux, de faire flamber le coût de la transition et des prix de l’énergie pour le consommateur. (Belga)