Le quotidien local Paris-Normandie, en liquidation, était absent des kiosques samedi en raison d’une grève des salariés de l’imprimerie à l’appel de la CGT après le dépôt des dossiers des futurs repreneurs dont aucun ne prévoit la reprise de l’imprimerie, a-t-on appris auprès du syndicat.
«Suite à l’annonce du dépôt des dossiers des futurs repreneurs, aucun ne prévoit la reprise de l’imprimerie et de la totalité des effectifs de la Snic (Société normande d’information et de communication) et de la RNP (régie publicitaire)», indique le syndicat dans un tract.
«Ne pouvant accepter ce massacre», vendredi soir «les salariés ont décidé à l’unanamité de se mettre en grève (…) reconductible si nécessaire», précise la CGT.
Les salariés d l’imprimerie souhaitent «montrer leur détermination à garder l’impression de nos titres en Normandie et de tous leurs emplois», indique le syndicat. «Quelle garantie aurions-nous à êre imprimés à plusieurs centaines de kilomètres parmi d’autres titres et de ne pouvoir servir nos lecteurs et nos abonnés en temps et en heure ?», s’interroge la CGT.
L’ensemble des éditions du journal normand n’ont pas paru samedi, a confirmé samedi une source proche du dossier à l’AFP.
Trois offres de reprises on été déposées vendredi pour le quotidien local en difficulté Paris Normandie (240 salariés), détenu par l’entrepreneur Jean-Louis Louvel.
Parmi elles figurent une offre du groupe belge Rossel, propriétaire du Soir et de la Voix du Nord, une autre de NP Holding/IPM (La Libre Belgique) et celle de 1healthmedia, groupe d’édition et de formation dans le domaine médical. Les entreprises intéressées avaient jusqu’à vendredi 12H00 pour déposer leur offre.
«Les offres seront détaillées mercredi aux élus du personnel» et «le tribunal devra statuer au plus tôt dans les 15 jours», selon un communiqué du CSE.
Paris Normandie avait été placé le 21 avril en liquidation judiciaire avec prolongation d’activité, la direction affirmant que le journal avait été «plaqué au sol par la crise sanitaire» du coronavirus.
Implanté uniquement en ex Haute-Normandie, dont il est l’unique quotidien local, le journal, qui tirait à 41.280 exemplaires en 2019, affiche une dette de 7 millions d’euros, en baisse de 3 millions depuis 2017. Il a annoncé en avril une chute de 90% de ses recettes publicitaires depuis la crise sanitaire.