Les indiens Navajos souffrent beaucoup de la coronavirus

La tribu des Navajos, qui compte 175 000 membres répartis sur les États de l’Arizona, du Nouveau-Mexique et de l’Utah aux Etats-Unis, déplore 4 200 cas diagnostiqués et près de 150 morts. L’un des taux de mortalité les plus élevés du pays, qui s’explique par le manque de ressources d’une population à la santé souvent déjà fragile.

La vie sur les terres des Navajos est dure. Encore plus quand le Covid-19 se met de la partie. Au plus fort de la pandémie, le taux d’infection des habitants de la réserve qui s’étend sur trois États sud Sud-Ouest américain (Arizona, Nouveau-Mexique et Utah) était de 1 798 pour 100 000.

Dans les foyers de contamination les plus virulents, comme les États de New York, du New Jersey et du Massachusetts, le taux d’infection était respectivement de 1 751, 1 560 et de 1 129 pour 100 000.

La tribu des Navajos, qui compte 175 000 membres répartis sur les États de l’Arizona, du Nouveau-Mexique et de l’Utah, déplore 4 200 cas diagnostiqués et près de 150 morts. Ce taux de mortalité lui aussi parmi les plus élevés du pays s’explique par le manque de ressources d’une population à la santé souvent déjà fragile. En raison de la rareté et du prix trop élevé d’une nourriture équilibrée et de bonne qualité, beaucoup de Navajos sont obèses et ont du diabète, ce qui aggrave les cas de Covid-19.

En outre, ils sont 40 % à ne même pas avoir d’eau courante, ce qui complique évidemment l’application des gestes barrières les plus simples.

Lé sénatrice de l’Arizona Jamescita Peshlakai est une Navajo. Chez elle, ni eau courante ni électricité ! On s’y fait, dit-elle. Je suis une ancienne militaire et j’ai fait la Guerre du Golfe en 1991. La vie est plus facile pour un soldat dans une zone de guerre que pour une Indienne aux États-Unis. Ici, en terre navajo, en plein cœur du pays le plus puissant au monde, la situation sanitaire est si dégradée que Médecins sans frontières a déployé une équipe de 9 personnes. Ça démontre juste le manque d’intérêt du gouvernement fédéral pour venir en aide aux tribus indiennes.

Cœur de la nation Navajo, le site mondialement connu de Monument Valley est devenu un virulent foyer de Covid-19. Le comté San Juan dans l’Utah, où se trouve Monument Valley, était jusqu’ici épargné mais il voit en ce moment une flambée des cas et de la détresse. Ainsi, le centre d’accueil des visiteurs a été reconverti en point de distribution d’aide alimentaire et médicale puisque l’accès au parc est interdit aux visiteurs.

Or, beaucoup de Navajos de Monument Valley vivent du tourisme. Ils ont donc été frappés de plein fouet par la fermeture du parc, pour des raisons sanitaires, en avril. De quoi fragiliser encore plus des foyers où le revenu médian annuel est de 20 000 dollars.

Le prix à payer est très lourd pour notre peuple, explique en chargeant de l’aide alimentaire dans les voitures Lanell Mernard-Parrish, 49 ans, qui travaille pour la branche locale du gouvernement Navajo.

Cette femme vient de perdre sa belle-mère, emportée par le coronavirus. Le pire, explique-t-elle, est que personne n’a pu être à ses côtés quand elle est morte. Dès qu’on a découvert qu’elle était malade, elle a été hospitalisée. Elle y est seulement restée six jours après avoir été testée positif, puis on l’a perdue, dit-elle.

Plusieurs gouverneurs américains ont déjà commencé à rouvrir leur Etat, estimant que le confinement et la mise à l’arrêt de l’économie étaient plus dangereux que les risques sanitaires, notamment dans les zones rurales.

L’Arizona doit ainsi rouvrir le Grand Canyon ce week-end, même si le nombre d’infections continue d’augmenter dans l’Etat.

Pour sa part, le président de la nation Navajo, Jonathan Nez, s’est dit inquiet des répercussions sur sa tribu du retour de touristes. Monument Valley restera fermé jusqu’à ce que la courbe des infections soit aplatie.

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