Le Premier ministre britannique Boris Johnson a décidé dimanche de maintenir à son poste son conseiller spécial Dominic Cummings, accusé d’avoir violé les règles du confinement imposé pour lutter contre le nouveau coronavirus.
Malgré la déferlante d’indignation et d’appels, y compris dans les rangs de sa majorité conservatrice, pour exiger le départ du controversé conseiller, le chef du gouvernement a estimé que celui-ci avait agi de « façon responsable, légale, et avec honnêteté ».
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M. Cummings, 48 ans, cerveau de la campagne du référendum de 2016 qui a abouti au Brexit, est au coeur d’une tempête politique depuis que deux journaux ont révélé vendredi soir qu’il s’était rendu fin mars avec sa femme et leur fils chez ses parents à Durham (400 km au nord-est de Londres), alors qu’il craignait d’être atteint du Covid-19.
« Ce qu’ils ont fait est parfaitement compréhensible », a déclaré le Premier ministre, venu assurer personnellement la conférence de presse quotidienne de Downing Street au sujet de la pandémie.
Selon les services du Premier ministre, Dominic Cummings avait fait ce voyage car il avait besoin d’aide pour la garde de son fils, alors que sa femme était malade, et la famille a séjourné dans un bâtiment séparé de la propriété.
La polémique a redoublé quand The Observer, édition dominicale du Guardian, et le Sunday Mirror, à l’origine des premières révélations, ont affirmé que Dominic Cummings avait également été vu à Durham le 19 avril, cinq jours après son retour à Londres pour se remettre au travail après sa guérison.
Mais Boris Johnson a écarté ces nouvelles accusations, estimant que nombre des allégations relayées dans la presse étaient « manifestement fausses ».
« C’était un test pour le Premier ministre et il a échoué », a réagi le chef de l’opposition travailliste Keir Starmer, pour qui l’absence de sanction est « une insulte aux sacrifices faits par le peuple britannique ».
Selon le Daily Mirror et le Guardian, Dominic Cummings aurait également été vu le 12 avril, le dimanche de Pâques, à Barnard Castle, à une cinquantaine de kilomètres de Durham. Le retraité convaincu d’avoir reconnu M. Cummings a porté plainte auprès de la police, pour de possible infractions aux lois sur la santé, selon les deux journaux.
Au Royaume-Uni, deuxième pays dans le monde le plus durement touché par la pandémie avec 36.793 morts –plus de 41.000 en incluant les cas non confirmés–, cette affaire est embarrassante Boris Johnson, déjà cible de vives critiques sur sa gestion de la crise du coronavirus.