Ce personnage de l’ombre, respecté, a servi pendant deux ans, de 2013 à 2015, sous Netanyahu, comme secrétaire général du gouvernement, haut fonctionnaire chargé d’organiser et de coordonner au quotidien le travail du Premier ministre avant d’être nommé procureur général d’Israël par celui qu’il met aujourd’hui en examen.

Plus précisément, il est, comme le veut la loi israélienne, à la fois conseiller juridique du gouvernement et procureur général, une fonction très sensible.

Il doit à la fois défendre la position du gouvernement sur le plan juridique et se trouve, en ce sens, proche de Benjamin Netanyahu, mais il a été confronté à un dilemme cornélien lorsqu’il a dû décider à partir de 2017 d’inculper ou non son « patron ».

Critiqué alors par la gauche qui le pressait d’inculper M. Netanyahu et par la droite qui lui reprochait de vouloir poursuivre le chef du gouvernement pour des motifs jugés futiles, M. Mandelblit s’est retrouvé entre le marteau et l’enclume.

Refusant en général les interviews, Avichaï Mandelblit reste une énigme pour beaucoup de commentateurs qui n’ont jamais su à quelle enseigne ce père de six enfants logeait politiquement.

Ce qui est désormais clair pour tout le monde, c’est que ce juriste sans charisme particulier est devenu l’un des hommes les plus influents d’Israël, capable de décider de mettre en examen le Premier ministre le plus pérenne de l’histoire du pays.