Washington conseille à Berlin de faire pression sur Moscou

Berlin devrait faire pression sur Moscou au lieu de critiquer le retrait américain du traité Ciel ouvert, estime l’ambassadeur des États-Unis en Allemagne en réponse aux regrets exprimés par son ministre des Affaires étrangères.

Richard Grenell, ambassadeur américain à Berlin, s’en est pris à Heiko Maas, ministre allemand des Affaires étrangères, qui a regretté l’intention de Washington de se retirer du traité Ciel ouvert.

«Au lieu de se plaindre de la réaction américaine, Heiko Maas aurait dû augmenter la pression sur la Russie ces dernières années afin qu’elle honore ses engagements [dans le cadre du traité Ciel ouvert, ndlr]», lâche-t-il dans une interview au Rheinische Post.

L’ambassadeur a de nouveau récité le mantra de Washington d’après lequel la Russie ne respecte pas depuis longtemps ses obligations liées au traité. Il déplore que l’Allemagne se propose de le respecter malgré les préoccupations des États-Unis.

Le chef de la diplomatie allemande figure parmi ceux qui déplorent la décision américaine qui «réduirait considérablement» la portée du traité. Il précise que Berlin œuvre avec des «partenaires partageant les mêmes idées» pour dissuader les États-Unis.

L’Allemagne n’est pas le seul pays à avoir réagi à l’initiative américaine. Dans une déclaration commune, les ministres des Affaires étrangères de 10 pays de l’UE, dont l’Allemagne, la France, l’Italie, l’Espagne, la Suède et les Pays-Bas, ont qualifié le traité «d’élément crucial dans le cadre de renforcement de la confiance».Le retrait des États-Unis du traité Ciel ouvert a été annoncé par Donald Trump le 21 mai. Le Président américain accuse la Russie de ne pas le respecter et d’observer son emplacement lors de vols au-dessus des États-Unis.

La Russie nie les accusations américaines sur le non-respect de ses obligations, soulignant qu’elle a restreint les vols au-dessus de son territoire uniquement en réponse à des restrictions similaires des États-Unis et de ses alliés.

Moscou a qualifié le retrait américain de «nouvelle étape de démantèlement de l’architecture de sécurité internationale».

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