« Les analystes parlent depuis longtemps de la fin d’un système (mondial) dirigé par les Etats-Unis et de l’émergence d’un siècle asiatique. C’est ce qui est en train de se produire sous nos yeux », a affirmé lundi le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell.
A ses yeux, le monde change à grande vitesse et la crise du coronavirus agit à cet égard comme un catalyseur. « Elle renforce une tendance déjà marquée auparavant », a ajouté le Haut représentant de l’Union européenne pour les Affaires étrangères, à l’occasion d’une réunion annuelle de la diplomatie allemande à Berlin. « Nous vivons dans un monde sans leader clair, dans lequel l’Asie prend de plus en plus de place, aux niveaux de l’économie, de la sécurité et de la technologie. Si le 21e siècle devait être « le siècle asiatique » comme le 20e fut le « siècle américain », on pourrait être amené à constater que la pandémie aura été le pivot de ce changement, a ajouté l’Espagnol. « C’est en effet la première grande crise depuis des décennies dans laquelle les Etats-Unis ne prennent pas la direction de la réponse internationale. Peut-être n’y tiennent-ils pas, mais nous constatons des tensions croissantes partout, en particulier entre les États-Unis et la Chine ». Pour M. Borrell, le risque existe que l’UE soit prise en étau. « La pression pour choisir un camp prend de plus en plus d’importance. En tant qu’Union européenne, nous devons donner la priorité à nos valeurs et à nos intérêts et éviter d’être instrumentalisés par l’un ou l’autre », a-t-il ajouté. (Belga)