À 25 ans, Rachida Dati s’est sentie contrainte de se marier à «un Algérien», a révélé sur Europe 1 la candidate à la mairie de Paris, avant de donner plus de détails sur cette sombre période de sa vie.
Sous la pression familiale et sociale, Rachida Dati s’est mariée en 1992, à 25 ans, avec un homme qu’elle avait rencontré trois semaines auparavant. L’ancienne ministre et actuelle candidate à la mairie de Paris s’est confiée le 24 mai à ce sujet sur le plateau de l’émission Il n’y a pas qu’une vie dans la vie sur Europe 1.
«Le mariage, c’était pas moi. Mes sœurs se sont toutes mariées jeunes, conditionnées par le fait que c’est bien de se marier et de faire des enfants», explique-t-elle, soulignant qu’elle s’est sentie obligée de se conformer à la tradition, bien que ses parents ne lui aient jamais imposé de compagnon. «Ce n’était pas une contrainte de la part de mon père, il ne l’a pas choisi, ne me l’a pas imposé, mais il y avait une pression culturelle.»
Rachida Dati n’aime pas son futur mari, «un Algérien», comme elle le décrit sèchement. Le jour du mariage, le 14 novembre 1992, Rachida Dati est en larmes «sous Lexomil» sur les marches qui mènent à l’autel.
Mais dès le lendemain, elle demande l’annulation du mariage. «La justice n’a pas voulu, d’abord parce que lui ne voulait pas divorcer. Je voulais une annulation, je voulais effacer cette page y compris sur mon acte de naissance», poursuit-elle.
Face au refus, Rachida Dati s’adresse au procureur de la République, également sans succès. «Pour lui, mon consentement était éclairé, j’étais lucide, je ne vivais pas chez mes parents, j’étais libre, autonome, donc au sens juridique, il n’y avait pas de pression… Mais c’était plus insidieux».
Sous prétexte du besoin d’une expérience à l’étranger, elle décide de quitter la France. «Jacques Attali m’a accueillie à la Banque européenne à Londres», raconte-elle. «Même Nicolas Sarkozy ne savait rien de tout ça, et je ne suis rentrée en France que quand l’annulation du mariage était quasiment acquise.»
C’est avec l’aide de plusieurs personnalités influentes, notamment Simone Veil, Albin Chalandon de Pierre de Bousquet, que Rachida Dati retourne en France avec la certitude que l’annulation aura lieu.Simone Veil la recommande à une avocate, Albin Chalandon, son mentor politique, qui appelle le haut magistrat Pierre de Bousquet «pour le sensibiliser sur cette situation».
Le parquet s’empare de nouveau de l’affaire. «Ils ont compris qu’il y avait un vide politique. C’est comme ça qu’après, avec Nicolas Sarkozy, on a changé la loi», conclut-elle. «Parfois, ce sont les jeunes femmes elles-mêmes qui s’auto-mettent dans cette situation pour ne pas poser de problème à qui que ce soit.»